La dépression fait mal !

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La dépression touche à présent plus de 10% de la population française.

Ne la confondez pas avec la déprime ! Elle s’en distingue par son degré de gravité, ses symptômes spécifiques et surtout, hélas, par la durée de ses troubles.

Ses causes, quant à elles, sont variables… même si certains facteurs psychosociaux, comme le fait de vivre dans des conditions difficiles, influent souvent sur l’apparition et la persistance des épisodes dépressifs.

Mais des facteurs génétiques et biologiques jouent également un rôle…

Bien que toutes les dépressions ne se ressemblent pas, elles se manifestent le plus souvent par plusieurs symptômes typiques :

        la tristesse,
        le sentiment de vide,
        le moral bas,
        l’apathie,
        la fatigue,
        l’indifférence,
        le manque de goût pour la vie,
        la susceptibilité,
        l’impression de rejet,
        le manque de confiance,
        l’irritabilité,
        la frustration,
        la culpabilité,
        le sentiment d’impuissance…

Mais, répétons-le, les dépressions, indépendamment de symptômes qui peuvent apparaître plus ou moins identiques ou proches, sont diverses.

Et à chaque type de dépression correspond un type de traitement.

Les trois grands types de dépressions

Les symptômes d’une dépression sont parfois si troublants qu’on les interprète quelquefois comme pouvant être ceux d’une maladie physique grave, ou comme les prémices de quelque chose comme la folie…

Pourtant, il suffit souvent d’analyser un peu son problème personnel pour en déduire la possible présence d’une dépression.

Reste à savoir de quelle sorte de dépression il s’agit, et… de réagir en conséquence…

 → Les dépressions psychologiques

Elles sont déclenchées par des événements psychologiques ou émotionnels.

De plus, il faut savoir que leurs symptômes, purement psychologiques, n’affectent en rien les fonctions biologiques.

Un licenciement ou un divorce, par exemple, peuvent entraîner ce type de dépression.

dépression psychologique ou biologique ?

Elle se traduira alors notamment par :

        du désespoir,
        une faible estime de soi,
        de l’irritabilité,
        des pensées négatives voire suicidaires,
        de l’apathie,
        de la culpabilité,
        des problèmes dans la relation à autrui.

  Les dépressions biologiques

Ici, les causes sont physiologiques ou physiques.

Ce sont, en général, des dysfonctionnements nerveux ou hormonaux qui déclenchent cette sorte de dépression où la tristesse est présente, bien sûr, mais surtout des symptômes physiques tels que :

        des troubles du sommeil,
        une perte de l’appétit et du désir sexuel,
        de la fatigue,
        une incapacité à ressentir du plaisir.

  Les dépressions mixtes

Enfin, dans ce dernier type, la dépression est d’origine psychologique, mais avec des symptômes à la fois psychologiques et physiques.

On retrouvera donc possiblement les symptômes des deux précédents types, éventuellement associés à d’autres tels que :

        le manque de concentration,
        les trous de mémoire,
        une tendance à l’alcoolisme ou à la toxicomanie,
        des changements d’humeur marqués,
        de l’hypocondrie,
        une émotivité exacerbée voire des attaques de panique.

Il va sans dire que le traitement dépendra totalement du type de dépression dont on souffre.

Il est donc particulièrement indispensable d’être attentif aux causes et symptômes de son problème personnel.

Schématiquement, le mode de traitement sera le suivant :

  Pour les dépressions biologiques : des remèdes et accessoirement un léger soutien psy.

 → Pour les dépressions mixtes : médicaments et psychothérapie.

  Pour les dépressions psychologiques : psychothérapie et développement personnel.

Que faire, soi-même ?

Pour s’aider à guérir, un certain nombre d’attitudes psychologiques d’acceptation s’avéreront fort utiles.

Par exemple, admettre qu’il est normal de souffrir lorsque nous touche un coup du sort, plutôt que de considérer l’événement sous l’angle de l’injustice divine, minimise singulièrement la souffrance.

Autre attitude positive : s’autoriser à ressentir des émotions.

Même si ces émotions semblent ridicules et déplacées, comme l’envie de pleurer, les refouler ne sert qu’à allonger la durée du problème.

Mieux vaut les laisser se manifester.

Et il vaut mieux, également, exprimer ses sentiments, en choisissant toutefois les personnes à qui l’on va les confier parmi les plus aptes à être ouvertes sans jugement.

Il est d’ailleurs indispensable d’être entouré, durant ces moments difficiles, de parents ou d’amis sur lesquels on puisse compter.

Garder une vision objective de la réalité est aussi très important.

En considérant le plus possible les aspects positifs et négatifs de toutes choses, on évite de sombrer dans un subjectivisme par trop dramatique.

Chercher des solutions aux problèmes concrets par lesquels le malheur est arrivé aide aussi grandement à faire face aux problèmes psychologiques.

Car accepter une situation est bien ; chercher à y remédier est encore mieux !

Enfin, paradoxalement, une des meilleures choses que l’on puisse faire soi-même, c’est de décider d’aller consulter un spécialiste.

On sait, en effet, que deux dépressifs sur trois n’engagent jamais le moindre traitement contre leur dépression.

Il est vrai que la plupart ne savent pas qu’ils sont dépressifs ; mais même parmi ceux qui en ont conscience ou qui s’en doutent, beaucoup ne font jamais la démarche.

Trop de personne dépressives ont tendance à croire qu’elles ne s’en sortiront jamais, et ne tentent par conséquent pas grand chose.

Il faut qu’elles sachent qu’il existe de nombreuses solutions.

 

L’utilité d’une psychothérapie

En cas de symptômes évidents, il est souverainement recommandé de consulter un psychothérapeute sans délai.

Ces « symptômes absolus » sont :

        Le sentiment persistant de désespoir.
        Des problèmes graves dans les relations.
        L’incapacité de travailler.
        Des idées suicidaires.
        L’apathie.
        Des symptômes biologiques comme la perte de poids ou l’insomnie.

dépression et psychothérapie

Le traitement psychothérapeutique ou les méthodes de développement personnel qui seront mis en œuvre pour répondre à ces symptômes devront bien évidemment être personnalisés.

En effet, les techniques standards sont bien souvent rejetées par les personnes résolument trop apathiques ou désespérées.

Ce n’est qu’aux premières améliorations de la dépression que ces personnes pourront entreprendre l’une ou l’autre des thérapies comportementales et cognitives existantes, qui sont sans doute parmi les plus adaptées aux dépressions.

Mais quelle qu’elle soit, une psychothérapie est toujours indiquée.

Et cela pour plusieurs raisons…

Tout d’abord, parce que la psychothérapie constitue une relation, passe par une écoute… et que le dépressif, à tort ou à raison, éprouve très fréquemment un sentiment d’abandon, quand ce n’est pas de rejet.

Il est donc naturellement demandeur de relation, de soutien… et par conséquent de thérapie.

Mais la psychothérapie permet aussi de se connaître, de se découvrir, et de prendre conscience de certains mécanismes psychologiques ou relationnels susceptibles d’engendrer de la dépression.

En d’autres termes, la vie quotidienne est souvent faite de refoulements qui créent et entretiennent la dépression, alors que la thérapie révèle ce qu’on a refoulé et permet ainsi de faire sortir le « pus psychique ».

De plus, une thérapie propose des plans d’action.

Or, une des caractéristiques principales de la dépression réside dans un très fort sentiment d’impuissance.

Il va donc être vital d’agir pour surmonter l’apathie, le découragement et l’impuissance.

Ce que permet la thérapie.

C’est, en quelque sorte, le petit coup de pouce de l’extérieur qui va entraîner le recouvrement de la confiance en soi.

La thérapie peut aussi aider certains dépressifs dont l’existence, depuis des années, n’est plus en accord avec leur véritables valeurs.

Pour ceux-là, le travail sur soi proposé par le thérapeute et, conséquemment, la découverte ou la redécouverte de leurs vraies aspirations intérieures vont être salutaires.

Enfin, un des rôles essentiels d’une bonne psychothérapie consiste à redonner espoir au malade.

 Jean-Baptiste Loin 

La suite… dans le prochain article où vous découvrirez les différents types de thérapies les plus généralement conseillées pour lutter contre la dépression.

Attention : le N°5 du Mag, à sortir dans le courant de cette semaine, consacrera également un dossier extrêmement complet au traitement des émotions perturbatrices et des troubles psychologiques, ainsi que, plus globalement, au cerveau, à sa diététique et surtout aux compléments nutritionnels qui vous permettront d’optimiser ses performances et d’éviter son vieillissement prématuré.

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Dreyfus hervé
Dreyfus hervé
10 années il y a

Texte clair, concis et correspondant assez bien à la réalité du quotidien.