Le monde moderne semble générer toutes sortes de syndromes flous, comme ceux de la spasmophilie, de la fibromyalgie, du côlon irritable ou de l’enfant hyperactif.
Plus difficile que tout autre à diagnostiquer, l’hyperactivité infantile n’en existe pas moins.
Objet de controverse, la notion même d’enfant hyperactif déclenche la colère de beaucoup de parents qui pensent, à juste titre, qu’un enfant doit bouger et qu’il est criminel de le bourrer de calmants au moindre sautillement.
Il est évident qu’un enfant, dans la mesure où il dispose de beaucoup plus d’énergie qu’un adulte, doit obligatoirement être aussi nettement plus actif… et que si cela gène ses parents, c’est à eux qu’il convient de prescrire des sédatifs.
Mais il ne faut pas confondre cette suractivité liée à l’âge – qui reste parfaitement naturelle – avec ce que l’on appelle le syndrome de l’enfant hyperactif qui, lui, est intimement mêlé à un trouble de déficit de l’attention et peut donc être légitimement considéré comme pathologique.
Certains enfants sont donc indéniablement beaucoup trop turbulents.
Vous vous demanderez peut-être, à présent, comment reconnaître un enfant hyperactif ? En d’autres termes, quelles sont les caractéristiques de l’hyperactivité ?
Peut être diagnostiqué hyperactif, un enfant :
→ qui ne tient pas en place,
→ qui n’arrête jamais,
→ qui est incapable d’aller au bout d’un jeu ou d’un projet,
→ qui ne peut pas se concentrer,
→ qui n’a aucun contrôle sur lui-même,
→ qui démontre de l’agressivité,
→ qui fait des colères injustifiées,
→ qui répond négativement aux punitions,
→ qui ne réussit pas à se faire des amis,
→ qui a un comportement dangereux pour les autres et pour lui-même.
A partir de là, que faire ?
Il faut avant tout comprendre que droguer un enfant hyperactif pour le rendre plus calme, c’est s’attaquer aux symptômes et non à la cause du mal.
Cette approche ne permet pas de corriger véritablement le problème.
De plus, elle affecte très sérieusement la santé de l’enfant au point parfois de l’hypothéquer pour le reste de sa vie.
En fait, toutes ces drogues aident beaucoup plus les professeurs et les parents que l’enfant lui-même. Car, si cela le calme effectivement, il n’apprend pas mieux pour autant.
On ne le répétera jamais assez : droguer un enfant hyperactif à l’aide de médicaments dangereux lui rend d’autant moins service qu’il présente généralement des carences nutritionnelles et, de ce fait, une sensibilité pathologique à certaines substances chimiques.
Mais le plus triste, dans cette histoire, c’est que l’abus de cette étiquette nosographique « d’enfant hyperactif » conduit trop de parents et même de médecins à droguer des enfants pleins de vitalité… et simplement survoltés par l’enfermement constant dans les salles de classe et dans les appartements des villes.
De nombreuses questions restent par conséquent en suspens dans ce domaine, non seulement au sujet de l’efficacité des traitements conventionnels, mais aussi à propos de la valeur du diagnostic.
Les causes et les conséquences
Dans cette maladie, les zones cérébrales responsables de l’attention, du sens de l’organisation et du contrôle des mouvements sont moins actives et disposent de plus bas niveaux de dopamine que la normale.
Aussi, le syndrome de l’enfant hyperactif se reconnaît-il à trois caractéristiques bien spécifiques :
→ l’hyperactivité,
→ l’inattention,
→ l’impulsivité.
Cela étant, outre l’hyperactivité et les troubles d’apprentissage proprement dits, ce syndrome présente évidemment de nombreux autres symptômes et complications possibles :
→ la dépression ou, tout au moins, un très net manque de confiance en soi, généralement conséquence des difficultés scolaires,
→ des tics sous forme de mouvements ou de sons involontaires,
→ de l’anxiété ou de la nervosité avec accélération du rythme cardiaque, transpiration ou vertiges,
→ une attitude hostile, méfiante et négative face aux figures d’autorité…
Autre particularité : ce syndrome est beaucoup plus fréquent chez les garçons que chez les filles, bien que ces dernières soient en très nette augmentation ces dernières années.
Quant aux causes de cette maladie qui, la plupart du temps, apparaît entre quatre et six ans, elles sont nombreuses.
Du coté des problèmes psychologiques, ce sont :
→ l’anxiété,
→ les troubles mentaux,
→ les difficultés d’apprentissage,
→ les soucis familiaux,
→ le viol ou les attouchements sexuels…
Et du coté des perturbations physiologiques, on trouvera :
→ des réactions à certains médicaments,
→ des empoisonnements par le plomb,
→ des chocs à la tête,
→ des infections du système nerveux central,
→ des ronflements pendant le sommeil,
→ des troubles cutanés, auditifs ou visuels,
→ des intoxications au tabac, à l’alcool, aux drogues ou aux agents toxiques de l’environnement durant la vie fœtale,
→ des complications liées à la naissance, telles que le manque d’oxygène lors de l’accouchement ou l’arrivée prématurée du nouveau-né…
Pour toutes ces raisons et à des fins préventives, on ne peut que conseiller à la future mère de s’abstenir d’alcool et de tabac, mais aussi d’éviter le plus possible tous les polluants.
Et, une fois maman, de tout faire pour mettre son bébé à l’abri des chocs à la tête, des infections du système nerveux et de l’empoisonnement aux métaux lourds.
Comment vous comporter avec un enfant hyperactif ?
→ Faites preuve de la plus grande patience possible à son égard.
→ Ne soulignez jamais ses erreurs mais encouragez-le au contraire et motivez-le.
→ Surveillez-le plus étroitement qu’aucun autre enfant mais en prenant garde à ne pas l’étouffer.
→ Evitez les cris et châtiments corporels, et préférez toujours le punir en le priant de se retirer dans sa chambre.
→ Ne lui confiez jamais qu’une seule tâche à la fois, afin de lui éviter de se disperser ; et si elle est complexe, décomposez-la lui en autant d’étapes que nécessaire.
→ Vérifiez toujours qu’il exécute correctement ce que vous lui demandez.
→ Evitez-lui la confrontation à des facteurs aggravants comme des personnes agitées ou impatientes, ou encore des spectacles ou des émissions de télévision trop chaotiques.
→ Installez-le toujours dans un endroit calme pour faire ses devoirs à l’abri de tout ce qui peut attirer son attention.
Le meilleur traitement de l’hyperactivité
Le meilleur traitement de l’hyperactivité infantile, tant préventif que curatif, qu’on puisse conseiller repose certainement sur la modification de l’alimentation et de l’hygiène de vie de votre enfant.
Avant tout, peut-être devriez-vous penser à supprimer tous les aliments contenant du sucre, confiseries, pâtisseries, chocolat, glaces, etc. ; autrement dit tout ce qui, malheureusement, constitue le quotidien de chaque enfant depuis près d’un siècle mais qui carence l’organisme.
L’autre grand ennemi est le chimique. Dans la mesure du possible, évitez donc de donner à votre enfant des médicaments chimiques, particulièrement de l’aspirine, ainsi que tous les aliments contenant des additifs et notamment des saveurs et des colorants artificiels.
Globalement, donc, réduisez drastiquement sa consommation d’aliments raffinés et industriels, et plus spécialement tout ce qui renferme du glutamate, comme la cuisine chinoise.
Enfin, le facteur allergique étant fréquemment en cause, et même en première place, vérifiez si votre enfant n’est pas allergique aux produits laitiers, au blé ou au maïs, à la levure, au soja, aux agrumes, aux œufs, au chocolat ou aux arachides, en supprimant tour à tour ces aliments durant un certain temps.
Les aliments naturels et biologiques, eux, sont au contraire hautement conseillés, avec un petit déjeuner substantiel pour permettre à l’enfant de se concentrer à l’école, et des compléments alimentaires pour mieux nourrir son organisme et éviter toutes carences nutritionnelles.
Recourez aussi éventuellement à des plantes calmantes non toxiques, telles la valériane, la passiflore, le tilleul ou la camomille.
Mais le calme ne doit pas provenir exclusivement des calmants. Attachez-vous surtout à maintenir l’atmosphère la plus sereine possible à la maison, en évitant les querelles et les disputes familiales.
Par ailleurs, assurez-vous que votre enfant dorme au moins neuf heures chaque nuit, et une ou deux fois un quart d’heure durant la journée sous forme de sieste.
Une fois un peu calmé, il sera temps d’encadrer l’hyperactivité.
En aucun cas il n’est souhaitable de lui interdire de bouger.
Tout au contraire, il faut lui donner l’occasion de libérer son énergie de façon constructive et appropriée à son âge, lui permettre de jouer dehors au retour de l’école, de pratiquer un sport en plus des cours d’éducation physique, de faire des balades à pied ou en bicyclette…
Et puis, il est également important de lui confier des responsabilités exigeant des déplacements, en lui demandant par exemple d’aller faire des courses, d’apporter les vêtements pour la lessive, de mettre la table, etc.
Cela étant, il est indispensable de lui ménager des pauses entre ces périodes d’activité ; car lorsqu’il est trop fatigué, l’enfant hyperactif a tendance à bouger davantage.
C’est pourquoi le traitement doit toujours passer par l’alternance de moments actifs et de moments de détente.
Les psychothérapies utiles
Bien que ce soit loin d’être toujours fondé, beaucoup de parents pensent qu’avec l’âge, les troubles liés à l’hyperactivité s’estomperont.
Il est vrai, toutefois, que certains enfants retrouvent spontanément un comportement normal à l’adolescence.
Mais d’autres n’ont pas cette chance et devront composer, leur vie durant, avec ces symptômes désagréables.
Quoi qu’il en soit, mieux vaut faire appel à une psychothérapie pour l’enfant, et même à soumettre toute la famille à une thérapie familiale.
On conseille aussi aux parents de suivre une formation pour leur apprendre comment bien s’occuper de leur enfant hyperactif.
Parmi les thérapies les plus indiquées, les méthodes de relaxation sont particulièrement recommandées, mais, plus encore, le massage.
Une étude américaine a effectivement démontré qu’après dix jours de séances de massages à l’issue de leur journée d’école, les enfants hyperactifs traités faisaient preuve d’une plus grande concentration et d’une meilleure humeur que ceux du groupe témoin.
Il semblerait donc bien que des séances régulières de massage à la maison favorisent le bien-être et le calme de l’enfant.
Elles lui garantiront notamment :
→ un sommeil plus réparateur avec moins de cauchemars,
→ une amélioration du comportement, de l’écoute, de la compréhension et de la concentration,
→ un net progrès dans sa relation avec ses parents.
Le biofeedback, quant à lui, en apprenant à l’enfant à moduler des fonctions biologiques involontaires, comme la pulsation cardiaque, les ondes cérébrales ou la pression artérielle, l’aidera par la même occasion à améliorer sa capacité d’attention et à contrôler ses impulsions.
Mais cette technique reste secondaire et ne doit intervenir que comme traitement d’appoint.
La méthode Tomatis, en revanche, donne à elle seule de très bons résultats. Selon cette approche, le syndrome serait attribuable à une mauvaise intégration sensorielle.
Aussi, le traitement vise-t-il, en faisant écouter à l’enfant des cassettes spécialement conçues, à affiner sa capacité d’écoute, à stimuler son cerveau et à l’aider à se concentrer sur des sons sans être distrait.
Les compléments nutritionnels
Les compléments classiques le plus souvent prescrits en cas d’hyperactivité infantile sont évidement ceux qui ont une action calmante et harmonisante sur le système nerveux.
Ce seront par exemple les vitamines du groupe B, la levure de bière, le calcium, le magnésium, le fer, la lécithine, les Oméga 3 et l’huile d’onagre (ces deux derniers doivent impérativement être pris ensemble, car séparément ils ne donnent pas de résultats probants).
Une étude en double aveugle portant sur 41 enfants hyperactifs a démontré que ceux qui avaient reçu un supplément d’Oméga 3 et 6 durant douze semaines avaient bénéficié d’une amélioration significative de leur comportement et de leurs apprentissages par rapport à ceux du groupe placebo.
Le fer aussi semble important. Les enfants hyperactifs ont en effet souvent un taux de fer assez bas ; et selon certaines études, une supplémentation améliore leurs résultats scolaires.
Quand au magnésium, il n’est en réalité efficace, à la dose de 200 mg par jour, que chez les enfants hyperactifs présentant une carence.
A cette base plutôt diététique, il sera bon d’ajouter des compléments issus de la phytothérapie et, en tout premier lieu, le fameux remède ayurvédique Bacopa monnieri ou Brahmi, connu pour améliorer la capacité d’apprentissage.
Au sujet du Bacopa, une étude sur dix neuf enfants hyperactifs a démontré qu’il était capable de donner des résultats positifs chez tous les sujets après seulement quatre semaines, avec une notable absence d’effets secondaires.
Accroissant la synthèse protéique dans l’hippocampe, réduisant les concentrations de glutamate et augmentant celles de sérotonine et de GABA dans différentes zones cérébrales, le Bacopa agit 90 minutes après l’ingestion.
Il assure donc immédiatement d’étonnants résultats aux enfants complémentés : précision, rapidité et curiosité intellectuelle supérieures, tout en réduisant leurs niveaux d’anxiété et leur fatigue mentale.
Le Ginkgo, lui aussi, améliore, au moins partiellement, les enfants souffrant de difficultés à se concentrer, de troubles de mémoire et de distraction, ce qui laisse supposer qu’il pourrait avoir un effet sur les enfants hyperactifs.
Une étude sur trente six de ces enfants ayant pris 200 mg d’extrait de ginseng et 50 mg d’extrait de Ginkgo biloba deux fois par jour pendant quatre semaines a d’ailleurs prouvé qu’il en était bien ainsi.
La mélisse est un autre grand médicament restaurant la fonction des cellules nerveuses et cérébrales ; et, comme elle est également sédative, on peut l’indiquer dans le traitement des enfants hyperactifs ou présentant des problèmes d’attention.
Enfin, il est possible d’améliorer sensiblement le traitement général en ayant recours à l’homéopathie et, plus précisément, à des remèdes comme Stramonium, Cina et Hyoscyamus niger.
Jean-Baptiste Loin
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