Il est aujourd’hui reconnu que la cause principale des crises d’asthme, d’eczéma et de rhinites allergiques domestiques est une réaction aux déjections des acariens se trouvant dans l’air.
Ces poussières fécales peuvent en effet provoquer des affections telles que maux de gorge, congestions matinales et problèmes de peau.
Et elles peuvent même être responsables de crises, encore plus graves, d’asthme, ou de certains autres troubles respiratoires…
En fait, ce ne sont pas moins de 80% des personnes souffrant génériquement de ces maladies qui sont allergiques aux déjections des acariens… ce qui correspond à 10% de la population.
Il est donc important, pour beaucoup d’entre nous, de savoir comment lutter contre ces peu sympathiques et si envahissantes bestioles.
Les acariens sont apparentés aux tiques et aux araignées. Ce sont de microscopiques créatures à huit pattes, qui ne mesurent que 0,3 mm de long et sont par conséquent invisibles à l’œil nu.
On les trouve dans presque toutes les maisons, et particulièrement dans les lits où ils pullulent par millions.
Or, étant donné que nous passons environ un tiers de nos vies dans notre lit, nous sommes tous en contact, de façon prolongée, avec ces acariens auxquels nous procurons, à cette occasion, un véritable festin.
Ces parasites vivent en effet en se nourrissant des cellules mortes de notre peau, de la vapeur d’eau qu’ils trouvent dans l’air, et de notre transpiration.
Mais, si les acariens réussissent aussi bien à coloniser nos maisons, c’est qu’ils font preuve d’une étonnante aptitude à capter l’humidité.
En effet, lorsque le taux d’humidité vient à diminuer, ils parviennent à prélever de la vapeur d’eau grâce à une solution saline située dans leurs glandes.
Les sels se cristallisent, bloquant l’accès des glandes et ralentissant ainsi la déshydratation.
Le développement d’un acarien, de son état d’œuf à celui d’adulte, prend seulement de 3 à 4 semaines.
Les adultes vivent de 6 semaines à 3 mois, pendant lesquels une femelle peut pondre de 40 à 80 œufs.
Voila pourquoi on peut compter, dans un appartement bien nettoyé et dépoussiéré, jusqu’à 3000 acariens dans un gramme de poussière !
Il est très important de souligner que ce ne sont pas les acariens eux-mêmes qui sont responsables des maladies citées précédemment, mais leurs déjections.
Chaque acarien peut produire en moyenne 20 boulettes fécales par jour, ce qui correspond à 200 fois son propre poids pendant toute la durée de sa vie.
De plus, ces déjections sont si minuscules qu’elles s’envolent très facilement et passent donc aisément dans nos voies respiratoires, déclenchant ainsi les symptômes allergiques.
Les précautions à prendre
Pour éviter la prolifération intempestive des acariens, surtout dans les maisons et appartements pourvus de chauffage central et d’un double vitrage (qui reconstituent l’environnement idéal pour ces parasites), il convient de suivre quelques règles :
→ Aérez souvent votre maison, et surtout la chambre, tout en réduisant au maximum le taux d’humidité.
→ Ne laissez pas sécher votre linge sur les radiateurs, afin d’éviter d’augmenter l’humidité de l’air.
→ Evitez les sources d’humidité dans la maison telles que les fuites d’eau.
→ Lavez très régulièrement les dessus de lits, draps, housses et taies.
→ Passez l’aspirateur sur la moquette tous les jours, en laissant les fenêtres ouvertes, ou mieux…
→ Remplacez votre moquette par du parquet.
→ Séparez-vous des nids à poussière comme les rideaux, les tentures, les stores.
→ Choisissez des jouets en plastique ou en bois pour vos enfants, plutôt que des peluches.
Les produits anti-acariens
Ces précautions prises, vous pourrez encore essayer de vous débarrasser activement des acariens en utilisant divers produits, plus ou moins efficaces, actuellement en vente sur le marché :
→ Les acaricides spécifiques dont l’efficacité est toute relative, puisqu’ils tuent les acariens mais ne suppriment pas leurs déjections (qui, seules, contiennent les allergènes). D’autre part, aucun acaricide disponible actuellement pour l’usage domestique n’est totalement non-toxique.
→ Les purificateurs d’air dont l’efficacité n’a, jusqu’à présent, pas été démontrée dans la lutte contre les acariens.
→ Les aspirateurs munis de filtres spéciaux ont également une efficacité assez partielle, puisque les acariens s’accrochent aux fibres de la moquette grâce à des ventouses situées au bout de leurs pattes. Une partie des allergènes peut néanmoins être recueillie par l’aspirateur sur le dessus de la moquette… mais nos acariens en produiront à nouveau très rapidement !
→ Les housses anti-acariens en plastique se sont avérées très inconfortables, surtout pour les personnes souffrant d’eczéma.
Il est donc préférable d’utiliser des housses de lit ou des taies d’oreiller faits d’un tissu anti-acariens qui « respire ».
Celles-ci sont beaucoup plus confortables puisqu’elles permettent à l’humidité d’être absorbée, et interdisent le passage aux acariens et à leurs déjections.
Les acariens et les enfants
Plus tôt les enfants sont exposés à l’allergène excrété par les acariens, et plus ils ont de chances de subir les symptômes allergiques.
Or, c’est déjà dans le ventre de sa mère (à partir de la 22ème semaine de grossesse) qu’un enfant peut développer des allergies qui aboutiront à de l’asthme ou à de l’eczéma.
Les femmes enceintes devraient donc éviter d’être exposées à l’allergène des acariens à partir du deuxième trimestre de leur grossesse.
Après la naissance, la période critique pendant laquelle les enfants peuvent fortement développer des allergies est limitée aux six premiers mois de leur vie.
Pendant cette durée, il est important d’éliminer autant que faire se peut l’exposition de l’enfant aux acariens.
Les précautions habituelles devront donc être tout particulièrement respectées pour protéger les bébés.
Rappelons-les :
→ fenêtres ouvertes en passant l’aspirateur,
→ pas de peluches,
→ lits recouverts avec les revêtements anti-acariens et aérés.
Mais si le bébé dort ou passe beaucoup de temps dans des chambres où se trouvent les lits d’adultes ou d’enfants plus âgés, il sera également nécessaire de recouvrir ces derniers lits de housses et de taies d’oreiller anti-acariens.
Jean-Baptiste Loin
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