Bien que finalement assez peu employée dans le monde de la médecine, la morphopsychologie fait partie des méthodes éprouvées de diagnostic.
Elle ressemble d’ailleurs à la technique médicale… puisqu’elle s’attache à observer sur le corps ce qui se passe dans le corps ; mais elle fait, en plus, appel à la psychologie puisqu’elle se propose de découvrir le tempérament et le caractère du patient.
La morphopsychologie présente en effet le grand avantage de ne pas tenir compte des préjugés du sujet observé, ni de ses camouflages volontaires ou involontaires, de sa culture personnelle, de son évolution sociale…
Il est évident que, sauf par une chirurgie plastique, le sujet ne peut tricher sur les formes de son corps et de son visage !
En étudiant la caractérologie et les typologies selon une méthode rationnelle de morphopsychologie, on parvient donc à établir des distinctions relatives aux subpersonnalités, aux niveaux du moi, et même aux divergences possibles entre caractère et tempérament chez un même individu…
La méthode de morphopsychologie rationnelle de Claude-Gérard Sarrazin et Christian Chamberland présente la particularité remarquable de reposer sur une grille de lecture, certes tout à fait moderne, mais toutefois tirée de la Tradition védique, et par conséquent empreinte d’une sagesse millénaire.
Ainsi, par exemple, ces auteurs considèrent-ils, avec une poésie qui n’interdit pas l’approche scientifique, que le caractère et le tempérament sont comme des sceaux qui s’imprimeraient dans l’univers, des filtres qui choisiraient des fréquences spécifiques, des programmations d’ordinateur capables de recevoir des données…
Mais, ajoutent-ils, cette orientation générale de l’individu porte le nom de tempérament ou de caractère selon le niveau, selon la strate du moi auquel elle se réfère, c’est à dire selon le niveau des regroupement des subpersonnalités.
Le tempérament est à la racine du vivant, c’est le sommet de la matière et la base de la vie, la jonction du minéral et du vivant.
On peut résumer en disant tout simplement qu’il s’agit du niveau biologique.
A d’autres niveaux de l’être, en considérant d’autres ensembles de subpersonnalités, on peut alors parler du caractère d’un peuple, d’un groupe, d’un pays, même si l’on ne peut distinguer, au premier coup d’œil, de différences biologiques.
Il est difficile de parler du caractère d’une amibe, d’une mouche ou d’un ver de terre ; en revanche, on peut parler du caractère d’un chat ou d’un chien.
Enfin, en considérant d’autres niveaux encore, on parlera de formes d’intelligence dès lors qu’il s’agira de distinguer des hommes de haute valeur intellectuelle.
Tout en bas, le tempérament traite donc des échanges biochimiques, des modalités de l’activité neurovégétative, des particularités anatomiques et physiologiques, de l’état physique et chimique, voire électrique, des tissus, et peut s’interpréter psychologiquement en tenant compte de la somato-psychologie.
Le caractère, quant à lui, définit l’ensemble des tendances affectives, le style du contact avec le monde extérieur, l’humeur habituelle, la manière de sentir et de vouloir.
C’est une sorte de programmation affective de l’évolution de la personnalité.
Les avantages de la morphopsychologie
L’intérêt de la méthode de Sarrazin et Chamberland réside dans le fait qu’elle établit que le tempérament biologique se décrypte sur tout le corps, alors que le caractère psychologique se lit sur le visage, les oreilles, le crâne, les mains, les mouvements et les gestes.
Sachant que la plupart des méthodes ne tiennent pas compte du corps et conduisent donc à des erreurs concernant le tempérament, il devient beaucoup plus facile, sur la base de cette méthode, d’établir quelles seront les possibilités et les impossibilités offertes à tel ou tel sujet en fonction de ce que son tempérament dispense comme énergie vitale à son caractère.
Par exemple, lorsque le visage d’une personne permet de déceler une certaine sensualité alors que son corps signifie une non-sensorialité patente, on peut prévoir que cet individu souffrira toujours du décalage entre ses désirs fantasmés et ses réelles potentialités ; donc que sa frigidité physique exaspérera ces désirs, provoquant bien souvent des désordres psychologiques.
Autre exemple : un visage dénonçant une grande énergie psychique et un corps marqué d’une non-vitalité évidente indiqueront de grandes capacités de travail intellectuel… malheureusement cycliquement perturbées par l’épuisement et la nécessité de prendre du repos.
Ainsi, en étudiant les formes, rétractées ou dilatées, les proportions, les types, sthénique ou asthénique, et surtout en mettant en rapport le visage et le corps, la morphopsychologie peut rendre d’éminents services à de nombreux cliniciens, psychologues, psychanalystes, psychiatres et autres psychothérapeutes, puisqu’elle permet d’expliquer, très rapidement, certains conflits intérieurs qui, jusqu’alors, nécessitaient le recours à de longues et coûteuses anamnèses pour être mis à jour.
Jean-Baptiste Loin