De nombreuses vitamines, acides aminés et autres phytothérapiques sont capables de diminuer considérablement les conséquences désastreuses de l’alcool sur l’organisme.
Pourquoi ne pas y avoir recours, fut-ce très occasionnellement ?
Du simple adepte de la diététique, invité un soir à partager un repas bien arrosé, jusqu’à l’alcoolique avéré prenant conscience de la nécessité de réformer son hygiène de vie, tout le monde peut avoir besoin d’une aide phytothérapique ou nutritionnelle pour éviter, tout au moins en partie, les effets néfastes de l’alcool.
Dans ce domaine, on connaissait classiquement les vertus du charbon végétal, véritable éponge à toxiques, ou celles de la vitamine C, qui permet à l’organisme de réagir avec plus de vitalité aux agressions et de mieux éliminer, mais aussi de protéger les cellules cérébrales contre les dommages oxydatifs provoqués par l’exposition à l’alcool…
Toutefois, aujourd’hui c’est toute une gamme extrêmement riche de compléments nutritionnels qui s’offre à nous pour minimiser les conséquences fâcheuses de nos éventuels écarts de conduite.
La benfotiamine
La benfotiamine est un dérivé de la thiamine, ou vitamine B1, d’une structure extrêmement spécifique qui lui permet de traverser aisément les membranes cellulaires.
Elle est ainsi beaucoup mieux absorbée que la thiamine et reste présente dans l’organisme beaucoup plus longtemps.
Cette vitamine a pour principal effet de tripler la concentration de l’enzyme endogène transketolase qui dégrade les produits de la liaison pathogène entre les glucides et les protides, et les transforme en composés inoffensifs.
C’est pour cela qu’on la conseille avant tout aux diabétiques et aux personnes du troisième âge.
Mais dans la mesure où l’acétaldéhyde, un sous-produit du métabolisme de l’alcool par le foie trente fois plus toxique que l’alcool lui-même, favorise considérablement la constitution de liaisons croisées entre le glucose et les protéines, la benfotiamine est un des compléments les plus indispensables en cas de consommation répétée d’alcool.
Cependant, et pour être plus précis, il convient de se supplémenter à la fois avec de la benfotiamine liposoluble et de la thiamine hydrosoluble.
Ainsi préviendra-t-on efficacement les effets les plus néfastes de la consommation chronique d’alcool.
Le Chrysantellum americanum
Le Chrysantellum americanum est une plante tropicale à l’activité polyvalente et puissante, d’une importance essentielle en phytonutrition, puisqu’elle est utilisée principalement :
→ en traitement d’appoint hypocholestérolémiant,
→ pour traiter les lithiases,
→ pour améliorer la micro circulation périphérique et la résistance capillaire,
→ pour accroître la sécrétion biliaire et stimuler le système digestif,
→ dans les troubles hépatiques pour son rôle hépato-protecteur, en particulier dans les intoxications d’origine alcoolique, les excès alimentaires et les suites d’hépatite.
L’action stimulante et protectrice du Chrysantellum americanum sur le foie est telle qu’elle lui permet d’éliminer l’alcool de deux à cinq fois plus vite.
Le mode d’emploi est simple, il suffit de prendre de deux à quatre gélules simultanément à l’ingestion d’alcool.
L’acide ellagique
L’acide ellagique est un puissant antioxydant polyphénolique que l’on trouve dans certains fruits et plantes, comme les grenades ou les framboises.
Un grand nombre de travaux ont été réalisés dans différentes universités à travers le monde pour démontrer les effets de cet antioxydant.
Ils indiquent notamment que l’acide ellagique pourrait avoir un rôle préventif non négligeable de certains cancers en agissant comme un agent détoxifiant en se liant aux carcinogènes, les rendant ainsi inactifs.
Mais il aurait aussi un rôle protecteur contre le stress oxydatif induit par l’alcool.
A noter qu’il modifie également la génotoxicité induite par la nicotine.
L’extrait de baie de Goji
Les effets bénéfiques de la baie de Goji pour la santé ont été étudiés au cours de ces trois dernières décennies, principalement en Chine où elle a été déclarée trésor national par la commission gouvernementale scientifique et technologique.
Ces travaux scientifiques ont montré que l’extrait de ce petit fruit avait des propriétés anti-tumorales et immunostimulantes dues à la présence de polysaccharides glycoconjugués.
Mais d’autres études ont encore montré que la baie de Goji exerce une action hépatoprotectrice grâce à la présence de zéaxanthine, mais aussi de polysaccharides qui préviennent la formation du foie alcoolique.
La polyenylphosphatidylcholine
La polyenylphosphatidylcholine, ou PPC, est un extrait de soja dont la recherche a démontré la capacité à améliorer l’intégrité structurelle et fonctionnelle des membranes cellulaires, ces membranes qui laissent entrer les nutriments dans les cellules et repoussent les toxines, jouant à la fois le rôle de filtres et de gardiens.
La PPC est un traitement des maladies hépatiques chroniques dans plusieurs pays mais de nombreuses études montrent que sa sphère de protection s’étend également à l’estomac, au pancréas et au système cardiovasculaire.
Ceci lui permet :
→ d’améliorer les mesures de fonctionnalité hépatique chez 54 % des patients alcooliques traités,
→ de diviser pratiquement par deux l’apoptose des cellules hépatiques induite par l’alcool,
→ d’exercer un effet protecteur contre la fibrose et la cirrhose alcoolique,
→ de corriger les dommages causés au pancréas par l’alcool et d’y rétablir les niveaux de Glutathion, soulageant ainsi le stress oxydatif sévère subi par cet organe et protégeant contre la forme la plus courante de pancréatite.
L’extrait de Kudzu
La racine et les fleurs de Kudzu sont utilisées dans la médecine traditionnelle chinoise depuis plus de 2 500 ans pour traiter différentes pathologies incluant la migraine, l’hypertension, des douleurs et l’ankylose du cou et des épaules, mais aussi la gueule de bois et la diminution de la consommation d’alcool.
Au cours d’un voyage en Chine, le Dr Lee remarqua que de nombreuses personnes buvaient une tisane contenant du Kudzu.
En chinois, son nom approximativement traduit signifie « dissipateur d’ivresse ».
Cette tisane est souvent utilisée dans le nord de la Chine pour se dégriser après avoir bu de l’alcool et soulager la gueule de bois.
Dès1991, le Dr Lee collabora donc avec des chercheurs de l’université chinoise de Shin-Yanget pour tester les effets de la fameuse tisane sur des rats de laboratoires auxquels on avait fait absorber de l’alcool.
La coordination motrice des animaux était améliorée et ils semblaient moins intoxiqués.
Une autre étude a même montré que la plante diminuait la consommation d’alcool de rats produits sélectivement pour avoir envie d’alcool.
Enfin, une dernière étude portant sur de grands buveurs a prouvé que le Kudzu diminuait la quantité d’alcool qu’ils absorbaient.
Ces résultats ont été récemment confirmés, suggérant que l’extrait de kudzu pourrait constituer un adjuvant naturel utile dans la réduction de la consommation d’alcool… et des dommages consécutifs à son ingestion excessive.
La N-acétyl cystéine
La N-acétyl-cystéine, ou NAC, est la forme acétylée, plus efficacement absorbée et métabolisée, de la cystéine, un acide aminé soufré antioxydant.
C’est le précurseur le plus efficace et le plus immédiat du glutathion, le principal antioxydant produit à l’intérieur des cellules, en premier lieu par celles du foie.
Parmi ses nombreuses vertus, ce remarquable complément nutritionnel prévient les dommages causés au foie par le métabolisme de l’alcool et l’intoxication alcoolique, et soulage ainsi les symptômes de la gueule de bois.
Le Picamilon
Le picamilon est une combinaison en une seule et même molécule de vitamine B3 et de GABA, douée d’effets beaucoup plus puissants et diversifiés que chacun de ses deux composants, même lorsqu’ils sont pris de façon concomitante.
Les études sur animaux et sur l’homme, la plupart réalisées en Russie, montrent qu’il est particulièrement efficace dans des cas de stress, d’anxiété, de dépression, de baisse d’énergie ou de sevrage alcoolique.
Elles indiquent notamment que le picamilon :
→ augmente la circulation sanguine intracrânienne et corticale,
→ diminue la pression sanguine,
→ exerce une action tranquillisante sans provoquer de somnolence,
→ diminue l’agressivité,
→ apaise les douleurs de la migraine,
→ diminue les symptômes associés au sevrage alcoolique.
Sa toxicité est très faible et les effets secondaires très rares.
Il faut cependant éviter d’utiliser des doses élevées de Picamilon conjointement avec d’autres vasodilatateurs comme le Ginkgo biloba ou la vinpocétine.
La silymarine
La silymarine est un complexe de flavonoïdes extrait du chardon Marie.
Elle régénère les cellules hépatiques endommagées par l’alcool ou les stupéfiants, décongestionne le foie et stimule le passage de la bile et accroît le taux de survie de patients cirrhotiques.
La S-adénosyl-méthionine
La S-adénosyl-méthionine, ou SAM-e, est connue pour calmer les douleurs articulaires, traiter les dépressions, mais aussi stimuler la détoxication du foie et sa régénération.
Dans ce domaine, elle a été notamment utilisée dans le traitement des cirrhoses et pour faciliter le sevrage de l’alcool et d’autres drogues.
La Triméthylglycine
Jouant un rôle particulièrement important dans la prévention des maladies cardiovasculaires, la triméthylglycine, ou TMG, participe également à la protection du foie et augmente les niveaux de SAMe.
Des études sur l’homme ont montré l’efficacité de la TMG à améliorer certaines lésions hépatiques provoquées par la consommation d’alcool, notamment l’accumulation de graisses dans le foie, de façon significative.
Il est conseillé de prendre avec la TMG une formulation multivitaminée apportant des doses significatives de vitamines B6, B12 et d’acide folique.
Les orotates
Trois orotates sont conseillés en cas d’alcoolisme :
→ L’orotate de lithium, qui améliore l’humeur de 70 à 80% des dépressifs bipolaires, a aussi été utilisé avec succès dans l’aide au sevrage du tabac et de l’alcool.
→ L’orotate de magnésium augmente les défenses organiques lors d’infections, calme les symptômes de la spasmophilie, améliore le terrain cancérigène, le sommeil, l’anxiété et l’asthénie lors du sevrage alcoolique notamment.
→ L’orotate de potassium favorise le maintien de l’équilibre acido-basique et évite l’intolérance au glucose et la fatigue surrénale. Lors de maladies chroniques et chez les alcooliques, la carence du potassium est souvent associée à celle du magnésium.
Jean-Baptiste Loin