Comprendre le processus de fabrication et de certification du coton bio, n’est pas seulement indispensable à la préservation de l’environnement et de l’humain, c’est aussi le moyen de ne pas être le jouet de recettes marketing simulant une démarche écologique, saine et équitable.
Alors que la culture du coton représente 2 à 3% des surfaces cultivées dans le monde, elle absorbe à elle seule plus de 24% de la fabrication internationale de pesticides, dont la plupart sont classés « extrêmement dangereux » par l’O.M.S.
Autant dire que c’est une des premières sources de pollution environnementale et sanitaire, puisque des études ont démontré qu’en plus de transformer le climat et d’appauvrir les sols, certains de ces pesticides se retrouvent dans le lait maternel des mères utilisant ce genre de textiles.
Il est par conséquent urgent de boycotter ce type de productions qui par ailleurs empoissonnent et poussent au suicide d’innombrables cultivateurs et fabricants enfermés dans cette logique meurtrière.
Tandis que par ailleurs, le coton bio qui ne représentait que 0,1% des cultures en 2006 a malgré tout connu une croissance de 10% en 2014.
Bien que positive, elle est toutefois largement insuffisante pour renverser la tendance.
Surtout lorsque l’on sait que certains cotons bio ne le sont qu’en partie et que, malgré une culture exempte de pesticides, ils peuvent tout de même être traités chimiquement dans des usines qui exploitent la main d’œuvre des pays pauvres ou en voie de développement.
Les dangers du coton industriel
On parle souvent du pétrole comme étant la denrée de consommation massive la plus nocive à remplacer incessamment, et c’est vrai.
Cependant non loin derrière se trouve le coton dont, selon le site planétoscope, plus de 809 kilos se fabriqueraient par seconde.
Toujours selon cette source qui met à la disposition du public un astucieux compteur, depuis le 1er janvier dernier il serait question de quelques 16 500 000 tonnes :
De quoi dresser les cheveux sur la tête d’un chauve, si l’on considère également le nombre de produits toxiques utilisés pour son traitement, comme :
→ le chlore,
→ l’ammoniaque,
→ la soude,
→ l’acide sulfurique,
→ les métaux lourds,
→ le formaldéhyde,
→ et les solvants.
Et qu’il apparaît par-dessus le marché que la teinture de ce coton requiert quant à elle l’emploi de métaux lourds, tels que le plomb et le chrome.
De surcroît, la fabrication d’un simple t-shirt consomme en moyenne 25 000 litres d’eau et émet 5,2 kg de CO².
Pour couronner le tout, ce t-shirt symbolique est souvent fabriqué par des fillettes ayant entre dix et quinze ans, exploitées par des entrepreneurs peu scrupuleux, et cela sans aucune protection relative aux dangers des produits chimiques qu’elles manipulent.
Pour bien comprendre de quoi il est question, je vous invite à consulter rapidement ces quelques extraits de reportages en vidéo :
Au regard de ces informations comment peut-on encore songer ne serait-ce qu’un instant, acheter du coton transgénique ou chimiquement traité ?
L’avantage de la culture de coton bio
Pour sa part, la culture de coton bio :
→ favorise la biodiversité et la rotation des cultures,
→ réduit par deux la consommation d’eau,
→ rend aux sols leur vitalité initiale,
→ réduit le réchauffement climatique,
→ atténue l’empoissonnement des nappes phréatiques,
→ préserve la santé…
Sans compter le fait que c’est une culture qui s’inscrit le plus souvent dans une démarche équitable évitant soigneusement l’esclavagisme infantile que nous venons d’évoquer.
Tout comme le textile de chanvre, sa consommation à grande échelle permettrait de boycotter le coton OGM, de nombreux procédés pétrochimiques archaïques, et ainsi de voir reverdir la Terre.
Le leurre des faux textiles bio
Malheureusement, il existe encore deux poids et deux mesures, balançant entre les artisans utilisant un coton véritablement bio et les industriels propageant de leur côté un coton partiellement bio.
D’habiles hommes d’affaires emploieraient toujours leurs sous-traitants indiens, pakistanais… où les pollutions chimiques que le textile reçoit le rendent tout aussi nocif que le coton non bio, pour la santé de la planète et des consommateurs leurrés par un effet marketing faussement biologique et bon marché.
D’autre part, les authentiques cultivateurs bio indépendants se retrouvent ainsi contraints de brader leurs marchandises ou bien souvent de faire faillite.
Faillite immédiatement perçue par les premiers comme une opportunité pour amplifier leur portefeuille d’actions, rachetant à bas prix de juteuses exploitations qui auraient pu leur coûter cher.
Au final ce faux coton bio pousse en Inde, est traité chimiquement en Tunisie et finit sa course bien proprement disposé sur les étals des magasins français, belges, suisses ou canadiens.
Qui plus est, les milliers de kilomètres de transport nécessaires à ces multiples acheminements consomment inutilement d’importantes quantités de pétrole qui s’ajoutent à l’empreinte carbone du processus.
Une fois de plus, un peu comme avec les packagings de jolie petite ferme vous faisant croire que les denrées qu’ils renferment sont bio ou naturelles, vous risquez de confondre une gamme de vêtements prétendument équitables qui ne seront en réalité que de la poudre aux yeux vous donnant l’impression de protéger votre santé et de faire une bonne action, en présentant une étiquette « conscious ».
Par conséquent, il est crucial de pouvoir privilégier les magasins spécialisés dans les vêtements en fibres naturelles se refusant à participer au commerce d’articles recevant des traitements toxiques durant leur fabrication, et participant à un véritable commerce équitable qu’il est de première importance de savoir clairement identifier.
G.O.T.S. le standard du textile de coton bio
Un des grands standards du textile bio qui fait la différence depuis 2013, se nomme G.O.T.S. (Global Organic Textile Standard) qui signifie dans la langue de Molière : Standard Mondial du Tissu Bio.
Devenu sans conteste la référence internationale en terme d’évaluation des fibres biologiques, ce label intègre des aspects sociaux et écologiques reposant sur une certification indépendante de toute la chaîne d’approvisionnement du textile biologique.
Selon sa dénomination, un vêtement détenant l’étiquette G.O.T.S. « biologique » doit contenir un minimum de 95 % de fibres biologiques certifiées, tandis qu’un produit avec l’étiquette « composé de fibres biologiques » en contient au moins 70 %.
Et lorsque ceux-ci s’allient à des textiles de chanvre signés « Fair Wear Foundation » cela signifie que non seulement le textile sera bon pour la peau, profitant des formidables atouts du chanvre et de la pureté du coton bio, mais qu’il assurera aussi une fabrication soignée, respectant parfaitement l’environnement et l’humain.
Si les vêtements jouissant de ces labels restent un peu plus chers que la moyenne des abominations industrielles qui inondent à grande vitesse les hypermarchés et les boutiques de prêt à porter, ne soyez pas dupes, à notre époque respecter la vie a manifestement un coût.
Cela dit :
→ moins de frais de santé,
→ une meilleure durabilité,
→ un confort incomparable,
vous permettront en définitive de réaliser à long terme une tout autre forme d’économie.
Une économie faisant indéniablement changer le monde !
Jean-Baptiste Loin
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Merci
Bonjour,
Merci pour cet article très intéressant.
Malheureusement, il y a déjà pas mal de temps que l’on parle de la pollution liée à la culture du » faux » coton bio.
Les vêtements que vous nous conseillez sont très bien mais beaucoup trop chers pour certaines bourses. Ce ne sera encore qu’une petite minorité de personnes qui pourront acheter ces vêtements et c’est bien dommage!
Bonjour, Je ne suis abonné que depuis 3 ou 4 semaines et les quelques new-letters reçues sont très intéressantes, telle la dernière sur le coton bio mais je suis d’accord avec Popée : un faible pourcentage d’acheteurs possédant des moyens supérieurs pourront se l’offrir ! A propos de moyens et je sais qu’il faut bien vivre, quels sont vos arrangements avec les sites que vous nous indiquez par les liens ? Répondrez-vous ? D’autre part je suis inscrit puisque je reçoit vos « nouvelles » (in french), pourquoi alors lorsque je parcours votre FAQ la même fenêtre ne cesse de s’ouvrir me… Lire la suite »
Claudius Bonsoir, Pour répondre à votre première question, oui, comme je l’explique dans l’article les vêtements bio et équitables respectant pleinement la santé de l’humain et de l’environnement sont plus chers que la moyenne, et par conséquent ne sont pas à la portée de toutes les bourses. C’est d’ailleurs un dilemme que nous vivons à tous les niveaux, puisque le monde a pris cette direction depuis longtemps, par conséquent c’est à nous qu’il appartient de consommer différemment pour changer de voie. Pour répondre à votre seconde question, nous prônons la transparence et cela ne me dérange absolument pas de vous… Lire la suite »
100€ un pull en coton, heureusement en promo à 52€
Er je n’ai pris qu’un seul exemple…
C’est ce foutre de la gueule du monde…