Bien que les nations semblent grandement s’en préoccuper, le problème de l’énergie atomique est loin d’être résolu.
Pourtant sous nos yeux se déploient de plus en plus de solutions alternatives, permettant déjà de changer les vieux contrats d’électricité nucléaire pour de l’énergie 100% verte.
Le marché français de l’électricité s’est ouvert à la concurrence il y a un peu plus de 8 ans, dans un contexte international fort préoccupant :
→ raréfaction des énergies fossiles
→ surconsommation énergétique
→ dérèglement climatique
→ prolifération nucléaire.
Il aura certainement fallu cela pour qu’une initiative comme Enercoop puisse voir le jour en 2005.
Société Coopérative d’Intérêt Collectif agréée par l’Etat comme « Entreprise Solidaire », elle se distingue des autres acteurs du marché non seulement par sont aspect coopératif, mais surtout par son offre d’électricité éthique et 100 % verte.
Comment ça marche ?
Il faut savoir qu’il n’existe pas de traçabilité physique de l’électricité : qu’elle provienne d’une source éolienne, hydraulique, fossile ou nucléaire, l’électricité injectée dans le réseau commun de transport et de distribution (ERDF), arrive chez tous les consommateurs raccordés de manière indifférenciée.
Le rôle d’Enercoop est de s’engager à réinjecter dans le circuit l’exacte quantité d’électricité consommée par ses clients.
Les consommateurs qui choisissent de passer par ce réseau solidaire ne reçoivent donc pas particulièrement de l’électricité verte.
Mais la totalité de leurs factures finance directement et uniquement la filière des énergies renouvelables.
Dans ces conditions et puisque la production d’électricité verte reste encore limitée, les autres sources d’électricité assurent l’alimentation de tous les foyers en cas de pic de consommation, de façon totalement inaperçue.
Seule l’intensification de la production d’électricité renouvelable peut permettre de ne plus dépendre de l’énergie atomique et des combustibles fossiles.
Qui sont les producteurs ?
Des installations de petite capacité raccordées au réseau électrique à des niveaux de tension peu élevée permettent à chacun de produire de l’électricité et de la vendre, en plus d’approvisionner des sites difficilement raccordables au réseau.
A l’heure actuelle, l’électricité distribuée par Enercoop provient de 89 producteurs : 26 installations hydrauliques, 12 toits solaires, 50 éoliennes et 1 centrale biogaz, disséminés sur toute la France.
La coopérative n’utilise pas de « certificats verts », dispositifs économiques qui ont tendance à « verdir » les diverses offres « grises » d’électricité, et ne garantissent aucunement le développement des énergies renouvelables.
A contrario Enercoop est liée à ses producteurs par des contrats d’achat direct de l’électricité, et reverse la majeure partie de ses bénéfices dans la création de nouveaux moyens de production d’énergie verte.
A l’échelle régionale, Enercoop promeut notamment l’investissement collectif dans des moyens de production renouvelables, dans le but de favoriser une appropriation citoyenne de l’énergie.
Quels sont les objectifs ?
Alors que 78% de l’électricité en France est d’origine nucléaire, le soutien aux énergies renouvelables est plus que jamais un enjeu vital.
Dans la plupart des pays d’Europe, les gouvernements qui cherchent à promouvoir les énergies renouvelables proposent des aides financières et un barème de prix sérieux pour le rachat du KWh.
Cela assure une rentabilité aux exploitants, ainsi qu’une évolution positive de la production d’énergies vertes.
Quiconque possédant un toit ou de l’espace, peut donc produire de l’électricité et revendre équitablement son surplus à un réseau de distribution efficace et engagé.
Cette décentralisation de la production entraîne naturellement la valorisation de ces sources d’énergies solaire, éolienne ou dérivée (récupération de la chaleur), dites « vertes ».
Aujourd’hui près de 12% de l’énergie française sont issus de productions renouvelables.
Loin de se limiter à la distribution d’électricité, Enercoop encourage à la sobriété énergétique, c’est-à-dire non seulement à la diminution de la consommation, mais aussi à la limitation des pertes d’énergie.
Seul un profond changement de nos habitudes permettra de s’atteler au véritable problème, qui n’est pas tant de savoir fabriquer de l’énergie verte que de la soutenir.
Chaque nouveau client augmentant la demande d’électricité verte engendre naturellement l’augmentation de l’offre, accroît le nombre d’installations, renforce leur efficacité et consolide la fiabilité des rendements.
Combien ça coûte ?
Si l’électricité vendue par le biais d’Enercoop reste plus onéreuse que celle des autres distributeurs – essentiellement issue du nucléaire (84,7% pour EDF) – c’est principalement parce qu’elle ne propose pas de tarif heures « creuses », ce qui s’explique tout naturellement quand on sait que cette électricité est achetée à des petits producteurs au même prix le jour et la nuit.
Pour encore mieux comprendre cela, il faut savoir que le tarif réglementé applicable la nuit pendant les heures dites « creuses », est en-deçà de la réalité des coûts, incitant les consommateurs à utiliser la surproduction nucléaire.
Produisant plus d’électricité qu’il n’en faut, certaines centrales sont arrêtées la nuit, ce qui contrarie les intérêts de beaucoup et indigne tous ceux qui demandent leur démantèlement pur et simple.
C’est ainsi que ce gaspillage est justifié et encouragé.
La différence entre les prix d’acheminement diurne et nocturne est tellement négligeable qu’elle n’est pas répercutée sur les tarifs.
Enfin, sur le plan pratique, il faut savoir que la souscription à Enercoop n’a strictement rien changé pour les 13 000 clients qui ont déjà franchi le cap : entretien et dépannage de l’installation assurés par les mêmes organismes, pas de coupure, pas de frais de dossier ni même d’engagement.
Si ce n’est l’intime sensation de participer à la sauvegarde de la planète.
Laurene Valois
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