D’un côté il y a les laboratoires phytothérapiques « modernes », où le travail de quelques précurseurs aura été généralement racheté par des multinationales imposant des fabrications aux antipodes du respect de la flore, de l’efficacité du remède ou de la qualité des composants.
Et de l’autre, il y a une petite poignée de botanistes sur lesquels reposent vraiment le savoir-faire et les connaissances actuelles.
Parmi ceux-là, nous avons interviewé pour vous le laboratoire Herbiolys, à propos duquel certains lecteurs ont exprimé le désir de mieux comprendre son fonctionnement si joyeusement atypique.
Céline Bouyssonie bonjour
Bonjour
Vous êtes dédiée à la présentation du laboratoire Herbiolys mais également naturopathe, pouvez-vous nous expliquer plus en détails en quoi consiste votre travail ?
Une partie de mon activité est effectivement consacrée à la présentation du laboratoire, à travers la mise en place de commerciaux indépendants et la mise en avant de nos produits en fonction des saisons, rejoignant ainsi mes compétences de naturopathe.
Ensuite il y a la création de catalogues, de brochures, la mise en place des tarifs de nos produits, opérations dans lesquelles ma connaissance et ma passion des plantes me permettent d’équilibrer cela en cohérence avec une vente et une distribution intelligentes.
Mais je donne également des conseils, particulièrement au niveau de l’utilisation de nos produits.
Dans ce cas vous devez sans doute savoir comment est né le laboratoire Herbiolys ?
Alors le laboratoire Herbiolys a été créé par Gérard Ducerf, un ancien agriculteur passionné par les plantes qui, suite à un grave accident, est devenu botaniste chez un grand laboratoire homéopathique français pour lequel il a fait de la reconnaissance de plantes pendant 25 ans.
Et, un jour, lors d’une cueillette d’arnica dans un de ses biotopes, en l’occurrence au Markstein, il a décidé de mettre l’intégralité de la plante en macération dans un petit récipient en verre rempli d’un peu d’eau et d’alcool.
Quelques jours plus tard, il a pu observer que cette teinture avait une couleur vert clair tout à fait particulière, tandis qu’habituellement les teintures vendues en pharmacie par exemple étaient plutôt d’un marron clair, ou marron foncé.
Il a donc évidemment commencé à se poser des questions sur l’éventualité d’autres différences, au-delà de la couleur.
C’est ainsi qu’il a monté un groupe de réflexion avec plusieurs botanistes, sur ce petit détail qui semblait avoir pour eux une importance capitale.
Ils ont ainsi analysé la nature de l’alcool présent, et déterminé :
→ si le fait qu’il soit bio ou non pouvait faire une différence,
→ si la macération dans un alcool de grain ou de fruit pouvait occasionner cette différence de couleur,
→ si cela pouvait être lié au temps de mise en macération,
→ si la variété ou le biotope pouvaient également y être pour quelque chose…
Etc. etc.
Après s’être réunis très régulièrement pendant plusieurs années, ils ont pu constater différentes choses fort intéressantes :
→ Le premier constat étant que le temps entre le moment où la plante est récoltée et la mise en macération joue un rôle fondamental dans la qualité de la teinture, à savoir que plus le temps est court plus la teinture sera qualitative.
C’est aussi ainsi qu’ils se sont rendu compte que la qualité énergétique du remède est bien représentée par sa couleur.
Ce procédé permet d’ailleurs d’en capturer toute la chlorophylle et les principes volatiles.
→ Des études en cristallisation sensible ont également montré que les alcools de fruits utilisés pour les teintures venaient modifier le message de la plante à cause du message du fruit contenu dans l’alcool.
Celui qui s’est avéré être le plus neutre, ne perturbant pas le message des plantes a donc été l’alcool de grain, et bio de surcroît pour éviter les intrants chimiques et pour le respect de l’environnement.
→ Enfin, le troisième constat a été que la bonne variété choisie dans son biotope, rendait possible une utilisation en quantité moindre pour le même résultat.
Pour éprouver cette découverte, les mêmes botanistes l’ont expérimentée pendant quatre ans sur différents types de sols et différentes plantes.
Et c’est en voulant en faire profiter le public que le laboratoire Herbiolys a vu le jour en 2004.
Est-ce que l’on peut dire que cette philosophie sous-tende votre démarche ?
Oui parfaitement, la mise en place de la marque Herbiolys est restée fidèle à la base de ces trois principes qualitatifs.
Pouvez-vous nous expliquer comment se passe la création d’un de vos remèdes ?
Catherine et Claire, faisant partie des associés depuis la création du laboratoire, ont deux fermes reliées à Herbiolys, une en Bourgogne et une dans les Cévennes.
Et ce sont elles qui préparent leurs bonbonnes en verre (que l’on appelle des dame-jeanne) contenant les solvants, en l’occurrence ici de l’eau et de l’alcool de grain bio.
Elles se rendront ensuite directement sur l’un des lieux de cueillette, étant soit sauvage sur des sites certifiés bio soit dans leurs jardins également certifiés bio, où elles récoltent les plantes qu’elles mettent directement en macération.
Par la suite, elles vont revenir à leur laboratoire où la plante restera au contact de l’hydroalcoolat pendant trois semaines.
Semaines au cours desquelles elles vont régulièrement brasser la macération, dans l’obscurité.
Puis la macération sera filtrée avant d’être soumise à toutes les analyses organoleptiques nécessaires, faites directement dans les fermes disposant d’un petit laboratoire prévu à cet effet.
Une fois le mélange prêt, il est stocké ici, dans les Hautes Alpes, où nous procédons à la partie dynamisation, avant chaque mise en conditionnement.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste cette fameuse dynamisation ?
Alors nos dynamisations sont faites à la main.
Chaque dame-jeanne est dynamisée avec le mouvement approprié avant que le produit soit mis en flacon.
La dynamisation manuelle est importante à nos yeux car elle permet d’éclater les clusters d’eau qui intègreront les molécules de plantes avant de se reformer.
Le produit fini s’avère ainsi bien plus homogène et plus assimilable par l’organisme que sa forme non dynamisée.
Et à cela s’ajoute la partie énergétique avec le principe de la mémoire de l’eau, impliquant qu’une eau vivante potentialise le message des plantes.
Au final, quelle quantité de plante est présente dans vos phytothérapiques ?
Il y a 3%, de la plante entière dans le cas d’extraits de plantes fraîches et des bourgeons, jeunes pousses ou radicelles pour la gemmothérapie.
C’est à dire, au regard des études que nous avons évoquées tout à l’heure, la quantité optimale pour que le produit ait une réelle efficacité thérapeutique sans piller la nature.
Conjointement avec le principe de dynamisation que nous venons de voir, augmentant l’efficacité du produit, ce pourcentage nous semble parfaitement juste pour allier efficacité et mesure.
La mesure et le respect de l’environnement sont faciles à observer, et l’efficacité on s’en rend compte avec le recul, parce que nos produits sont commercialisés depuis plus de 10 ans avec d’extraordinaires retours d’expériences de la part des utilisateurs.
Est-ce que cet équilibre peut impliquer une différence au niveau de la posologie ?
Après de nombreux tests auprès de thérapeutes, médecins, familles, la posologie de base a été déterminée à 15 gouttes matin et soir.
Toutefois il est tout à fait possible d’adapter la posologie en fonction :
→ de la pathologie,
→ de la personne,
→ de son tempérament,
→ de la chronicité,
→ du niveau de la phase…
On s’est donc basés sur cette posologie pour un usage « classique » mais il peut être très intéressant de l’adapter en fonction de la personne et de son terrain.
Selon vous, en tant que naturopathe, quelle proportion vaudrait-il mieux ne pas dépasser quotidiennement ?
Bien évidemment tout va dépendre de la plante et du terrain, mais supposons que pour une plante douce sur une pathologie grave, on puisse aller jusqu’à 80 gouttes.
Mais il est important de n’employer ce genre de traitement que pour des urgences, et pas sur des périodes de plus de quelques jours.
Comment les consommateurs et les thérapeutes se repèrent-ils en fonction des pathologies ?
Pour un usage général, il est tout à fait conseillé de suivre la posologie actuelle.
Ensuite, s’il est important que le thérapeute connaisse nos produits, il pourra de toute façon donner des conseils pertinents sur les associations de plantes et le dosage particulier de chacune d’entre elles.
Mais c’est aussi une question de ressenti, c’est à dire que je conseille de ne pas aller au-delà de 15 gouttes matin et soir, mais chacun est libre de diminuer ou d’augmenter cette dose en fonction des résultats et du ressenti général.
Et si certains ont le sentiment que ce n’est pas encore assez, je leur conseillerai de continuer le traitement sur une plus longue durée.
On veut souvent que la maladie disparaisse vite, mais avec les plantes il faut bien comprendre qu’il peut être question d’une à plusieurs semaines en fonction de la personne.
Est-ce qu’Herbiolys est connu à l’étranger ?
Oui, surtout en Belgique et au Japon où nous avons été invités à co-fonder une école de gemmothérapie, qui a maintenant plus d’un an.
Nous avons eu également la chance d’y faire des conférences, et c’est vraiment très gratifiant de voir le public japonais se passionner autant pour nos découvertes.
Comment se comporte le public japonais d’une manière générale vis à vis de phytothérapie ?
Avant notre arrivée, notre distributrice au Japon connaissait déjà bien les élixirs floraux.
Je ne sais pas s’il y a une grande connaissance de ce type de phytothérapiques au Japon, mais tous ceux les ayant testés ou ayant pu en apprécier les résultats sur leur famille, ont tout de suite montré un fort engouement pour nos produits.
Et, comme c’est souvent le cas, notre distributrice a testé les produits d’Herbiolys pour son entourage, et ayant vu d’excellents résultats nous a contactés pour les distribuer au Japon.
Mais c’est peut-être aussi lié au fait que tous nos remèdes sont issus de la flore française.
Et finalement, avec le recul, je pense que la rencontre avec cette distributrice et nos collègues japonais, est vraiment une rencontre de cœur.
Sans compter qu’ils s’investissent vraiment beaucoup pour le développement d’Herbiolys.
Un tel partage de connaissances, c’est fantastique…
Oui, je suis contente de travailler avec des produits d’une aussi grande qualité, parce que quand je les conseille je sais qu’il y aura un résultat, et ça c’est très important pour un thérapeute.
Avec un respect de l’environnement du début à la fin du processus.
Céline, merci pour vos réponses et pour votre enthousiasme qui est fort agréable à partager.
Merci à vous 🙂
Propos recueillis par Jean-Baptiste Loin
Pour retrouver tout le catalogue du laboratoire Herbiolys, rendez-vous sur notre place de marché éthique et bio.
Crédit photos : Herbiolys
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