On pourrait la prendre pour une indésirable envahissant le potager, pourtant la consoude sauvage a bien plus d’un tour dans ses ramures.
Mais ce n’est pas sans précaution et discernement que l’on profitera pleinement de ses nombreux avantages.
Critiquée par les laboratoires pharmaceutiques depuis qu’a été confirmé le risque qu’une consommation excessive de ses racines entraîne au niveau du foie, comme beaucoup de plantes médicinales la consoude a très injustement été reléguée au plan de mauvaise herbe.
Pourtant il existe tant d’usages aussi utiles pour la santé que pour le potager, qu’après avoir appliqué quelques précautions d’emploi, vous la verrez certainement sous un nouvel angle.
Qui sait, peut-être lui dédierez-vous même une place à part entière dans votre cour et vos habitudes ?
Mais pour cela il est indispensable de ne s’intéresser qu’à la consoude officinale, en prenant soin d’éviter scrupuleusement les hybrides comme la consoude de Russie ou la cultivar bocking 14.
Peut-on utiliser la consoude par voie orale ?
Comme pour beaucoup de remèdes à base de plantes, il est indispensable de comprendre que naturel n’est pas synonyme d’inoffensif.
Personne n’illustra mieux ce principe que Paracelse en expliquant que « rien n’est poison, tout est poison, c’est la dose qui fait le poison ».
Et même dans ce contexte, « la dose » pourra être très variable en fonction de l’individu.
Par exemple un enfant, une personne fragile ou déficiente n’aura évidemment pas la même tolérance qu’un adulte bien portant.
Toujours est-il que la consoude contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques isolés, qui peuvent, à forte dose, s’avérer toxiques pour le foie.
Néanmoins ils sont largement moins nombreux dans les parties aériennes que dans les racines.
Il est donc crucial de se souvenir qu’en usage interne ses racines et ses graines sont proscrites, dans la mesure où elles peuvent causer des lésions hépatiques irréversibles.
Les sommités et feuilles matures pourront quant à elles être utilisées par voie interne afin de consolider les os, les articulations et lutter contre l’inflammation et les rhumatismes, en prenant soin de ne pas dépasser six semaines d’utilisation annuelle.
Les vertus thérapeutiques de la consoude
La consoude est très riche en :
→ acides phénols,
→ alcaloïdes,
→ tanins,
→ mucilages,
→ terpenoïdes,
→ calcium,
→ potassium,
→ phosphore,
→ fer,
→ et silice.
Mais elle contient surtout de l’allantoïne, une substance connue pour faciliter la granulation et la formation des cellules… participant ainsi à de nombreux processus de guérison.
Consommée depuis le néolithique et préconisée par tous les médecins antiques, c’est essentiellement sous forme de cataplasmes que la consoude entend :
→ favoriser la cicatrisation,
→ soulager les inflammations,
→ soigner les foulures et élongations musculaires,
→ participer à ressouder et réparer les os en cas de fracture,
→ ou encore résoudre crevasses, prurit, écorchures, gerçures ou piqûres d’insectes.
Pour réaliser des cataplasmes on utilisera aussi bien les racines, récoltées au moment où leur taux d’allantoïne est le plus haut, à savoir en automne, que les feuilles et parties aériennes, que l’on récoltera en été.
Les grands modes de préparation de la consoude
→ Le cataplasme de consoude se confectionne, soit en versant de l’eau bouillante sur des feuilles fraîchement hachées que l’on enveloppera dans de la gaze, soit en mélangeant une moitié de farine de feuille de consoude à une autre moitié d’amidon, afin d’obtenir une pâte épaisse.
→ La décoction se prépare avec 100 g de racines épluchées pour 250 ml d’eau et doit être limitée à une utilisation externe, en application d’une quinzaine de minutes, à renouveler toutes les trois heures.
→ L’infusion de consoude se prépare à l’aide de 6 grandes feuilles fraîches ou séchées dans 1 l d’eau, avant de filtrer et laisser refroidir.
Elle pourra être bue ou mélangée à l’eau du bain.
→ Le jus de consoude quant à lui, s’obtient en mixant les feuilles que l’on mélange à de l’eau, avant de filtrer la préparation pour n’en garder que le jus.
La préparation des cataplasmes
Hacher les feuilles fraîches avant de les mélanger à de l’eau bouillante, ou verser de la farine de feuilles de consoude dans de l’eau bouillante pour obtenir une pâte épaisse.
On enveloppera ensuite cette pâte dans de la gaze afin de l’appliquer à l’aide d’un bandage sur la partie à traiter.
C’est le meilleur moyen de libérer l’allantoïne tout en assurant la stérilisation.
La chaleur est également un élément important pour optimiser les vertus de la consoude.
Mais on peut aussi opter pour la confection d’une pâte plus compacte, en mélangeant une moitié d’amidon à une autre moitié de farine de feuilles de consoude.
Il conviendra alors de mélanger l’amidon dans de l’eau froide afin d’obtenir une pâte épaisse, puis de verser de l’eau bouillante pour obtenir une texture un peu liquide.
On ajoutera immédiatement la farine de consoude jusqu’à obtention d’une consistance adhérant à la peau.
Cependant une décoction réalisée avec 100 g de racines pelées dans 1/4 l d’eau pendant 10-15 minutes pourra également être efficace sous forme de compresses.
Dans tous les cas il conviendra de laisser agir un minimum de 15 minutes, et de renouveler toutes les trois heures.
Un remède de grand-mère contre les crevasses aux seins relative à l’allaitement consiste tout simplement à creuser un trou dans une racine de consoude pour y placer le téton.
Même les animaux pourront profiter de cataplasmes de feuilles de consoude cuites, utilisées depuis longtemps pour guérir l’eczéma.
Il existe aussi la recette de pommade de Maria Treben consistant à couper en petits morceaux 4 à 6 racines fraîchement cueillies et méticuleusement lavées.
Les faire saisir à la poêle dans 250 g de saindoux, puis laisser reposer une nuit.
Le lendemain vous pourrez réchauffer la préparation avant de la filtrer.
Verser ensuite le filtrat dans de petits récipients que vous conserverez au réfrigérateur.
Cette pommade est particulièrement indiquée pour le traitement des plaies chez l’homme et l’animal, pour favoriser la cicatrisation après désinfection.
La consoude alimentaire
Pour l’alimentation on ne s’intéressera qu’aux feuilles matures de consoude dans la mesure où ce sont les moins riches en allantoïne, donc les moins toxiques pour le foie.
En vue d’une utilisation hors saison, en dehors du séchage, vous pouvez aussi congeler la consoude et en faire des conserves, tout comme pour l’ortie.
Elle est parfois cuisinée comme les épinards.
On peut aussi utiliser les grandes feuilles pour faire des rouleaux de printemps.
Ou encore les faire frire rapidement à la chinoise, dans quelques gouttes d’huile de sésame grillé avec des lamelles de gingembre, avant de couper le feu pour terminer la cuisson avec une rasade de sauce de soja.
Toutefois attention, bien avant que son aspect hépatoxique soit découvert par les laboratoires pharmaceutiques, Hildegarde de Bingen disait déjà :
« Si l’on a un membre cassé ou blessé, ou couvert d’ulcères, manger de la consoude. Mais la consoude prise sans raison renvoie la pourriture à l’intérieur : c’est comme si on jetait des pierres dans un grand fossé pour empêcher l’eau de s’en aller, et alors la vase s’installe au fond. »
Le purin de consoude
Tout aussi efficace que le purin d’ortie en sentant bien moins fort, le purin de consoude est lui aussi un atout indéniable pour votre potager.
On le préparera en utilisant un kilo de plante fraîche grossièrement hachées pour 10 litres d’eau de pluie ou de source.
Le processus de fermentation demandera environ 15 jours à 18°C, mais peut s’avérer un peu plus long au printemps, ou, au contraire, bien plus rapide en été.
On en diluera ensuite 5 à 30% dans l’eau d’arrosage en prenant soin de bien viser le sol et d’éviter les feuilles.
Et en mélange avec du purin d’ortie, vous obtiendrez un engrais extrêmement riche.
En répandant les feuilles directement sur le compost, vous accélérerez facilement sa décomposition.
Cultiver la consoude ?
L’idéal étant bien sûr de privilégier la consoude sauvage, que vous trouverez facilement en bordure de forêt, près des ruisseaux ou d’une manière plus générale dans les zones humides, rien ne vous interdit non plus d’en commander des boutures ou d’en demander autour de vous.
Une fois que quelques pieds auront pris, vous pourrez la propager aisément en divisant la couronne en plusieurs plantes… ou tout simplement en déterrant un morceau de racine avant de le remettre dans la terre.
La teinture-mère de consoude (racine)
Du fait de son excellente faculté reminéralisante, la teinture-mère de racine de consoude officinale, Symphytum officinalis, consolide les os et participe à la reconstruction des tissus.
Elle est indiquée en usage externe pour aider à :
→ traiter les ecchymoses, entorses, douleurs musculaires et articulaires,
→ soigner les boutons d’acné,
→ résoudre eczéma et psoriasis,
→ cicatriser plaies et piqûres, une fois qu’elles ont été désinfectées,
→ faire disparaître les furoncles et les ulcères cutanés,
→ soulager les inflammations…
Préparée avec de l’eau de source et de l’alcool biodynamique cette teinture-mère de racine de consoude officinale, est le nec plus ultra de la phytothérapie actuelle.
Pour soutenir Réponses Bio et nous permettre de rester un media indépendant, RDV sur notre page Tipeee en cliquant sur ce lien.
Merci
Bonjour en un GRAND merci,
synchronicité … depuis deux jours a la recherches de recettes avec consoudes,
pour soulager mon artrose débutant au doigt.
bonne continuation,
Bonjour et merci
Bonjour,
Superbe article, j’adore .
Bonjour merci très instructif
Merci!