Afin de dépasser la crise du Covid-19 il nous faudra nous intéresser à tous les points de vue, ouvrir nos perspectives, trouver les clés manquantes.
Dans cette optique je vous propose de réaliser un voyage à des milliers d’années-lumière de la vision scientifique du monde occidental, aux côtés d’un spécialiste de médecine traditionnelle tibétaine.
Une approche cosmologique sensible expliquant la science par le biais d’histoires interconnectées.
Les paragraphes suivants sont traduits de l’article d’Erik Jampa Anderson, paru le 11 mars 2020, se référant à l’enseignement de son professeur le Dr. Nida Chenagtsang (1) :
Comme l’a expliqué le Dr Nida, les nouvelles pandémies telles que Covid-19 entrent dans la catégorie des maladies du « duruka » (ད་ར་ཀ་), présentées par Yuthok Yönten Gönpo le Jeune, au 12e siècle, comme de futures infections épidémiques ayant la capacité de tuer de nombreuses personnes.
Plus généralement, les maladies infectieuses telles que le Covid-19 sont classées parmi les « rim-né », ou maladies infectieuses, traditionnellement interprétées comme étant causées par des êtres invisibles appelés « dön ».
Dans un contexte plus médical, ces êtres « invisibles » comprennent des micro-organismes tels que les bactéries et les virus.
Faussement considéré par le président américain et d’autres gouvernements comme « une sorte de grippe », le Covid-19 est causé par le SRAS-CoV-2, un nouveau coronavirus apparenté au SRAS et au MERS, et non une souche du virus de la grippe.
Ses symptômes, bien que semblables à ceux de la grippe pour de nombreux patients, sont pourtant distincts, et la maladie devrait être au moins 23 fois plus mortelle qu’une épidémie grippale (2).
Le coronavirus attaque principalement le système respiratoire, bien que dans les cas graves, il puisse également endommager le cœur et d’autres organes.
Si ces complications entraînent la mort dans environ 2 % des cas, des rapports récents en provenance d’Italie situent cependant le taux de mortalité plus près de 6% (3).
Parmi les causes de décès figurent les insuffisances cardiaques, hépatiques et rénales, tandis que les autopsies ont également révélé de graves lésions pulmonaires provoquées par un excès de « phlegme » (Humeur/Énergie liée à Terre-Eau dans le corps) se déversant des alvéoles, ce qui indique une réponse immunitaire inflammatoire au virus.
Chez de nombreux patients, la fibrose pulmonaire permanente est une complication de la maladie.
Comme le Covid-19 attaque à la fois les poumons et le système immunitaire, certains médecins en Chine l’ont décrit comme une combinaison du SRAS et du sida (4).
Il est peut-être exagéré d’anticiper sur ce point, pourtant cette étude semble faire réagir des institutions telles que l’Ecole Médicale d’Harvard.
Les coronavirus SRAS et MERS ont tous deux un impact sur les intestins à travers les cellules de la paroi intestinale, provoquant finalement de graves symptômes gastro-intestinaux en plus de l’infection respiratoire.
Bien qu’il ne soit pas évident que ce soit également le cas du Covid-19, de nombreux patients ont présenté des symptômes intestinaux diarrhéiques à la suite d’une infection au coronavirus (5).
Si les chercheurs ne comprennent pas vraiment comment une infection respiratoire pourrait surgir de l’intestin, la médecine tibétaine a depuis longtemps fait le lien entre les poumons et les intestins.
Sans s’attarder davantage sur les données scientifiques, je voudrais maintenant proposer une analyse, selon la perspective médicale tibétaine, à propos de maladies semblables au Covid-19.
En intégrant les connaissances traditionnelles à la recherche moderne, les médecins tibétains d’Asie, ainsi que les praticiens ayurvédiques et les naturothérapeutes occidentaux, ont souhaité apporter leur expertise pour contribuer à la lutte contre le Covid-19, et leurs idées sont de précieuses contributions.
En Chine, plus de 85 % des patients ont reçu des traitements traditionnels à base de plantes en même temps que des thérapies antivirales biomédicales (6).
Interrogé sur l’approche de Sowa Rigpa face au virus, le Dr Nida a proposé la classification suivante :
« De nombreuses personnes m’ont demandé des conseils sur ce qu’il faut
faire face au nouveau virus Corona ou Covid-19.
Dans la médecine tibétaine, les virus comme Covid-19 sont appelés « duruka« .
Les problèmes de duruka sont mentionnés dans les prophéties de Yuthok Yonten Gonpo le Jeune, le père de Sowa Rigpa ou de la médecine traditionnelle tibétaine.
En sanskrit, duruka signifie : Ce qui apporte la souffrance.
Dans la tradition tibétaine, on parle de duruka des armes, de duruka du poison et de duruka de la maladie.
Selon les prophéties de Yuthok, Covid-19 entrerait dans la catégorie de duruka de la maladie.
Les maladies duruka désignent surtout les maladies épidémiques et contagieuses qui ont le pouvoir de tuer un très grand nombre de personnes. »
Selon le maître du 12e siècle Yuthok Yönten Gönpo, les nouvelles pandémies telles que le Covid-19 entrent donc dans la catégorie des maladies duruka (ད་ར་ཀ་), vues comme des infections épidémiques qui se produiraient à l’avenir et tueraient un grand nombre de personnes.
Selon cette vision, le Covid-19 est classé parmi les « rim-né », des maladies infectieuses causées par des êtres invisibles, que l’on pourrait comparer à un virus, connu sous le nom de « dön« .
Bien qu’il existe de nombreux types de rim-né, on pense qu’ils sont dus à des causes fondamentales similaires.
Comme l’explique le Dr Nida :
« En général, la médecine tibétaine reconnaît quatre causes principales de
maladies :
1/ Les maladies causées par une alimentation déséquilibrée.
2/ Les maladies causées par un mode de vie déséquilibré ou malsain.
3/ Les maladies causées par des influences saisonnières.
4/ Et les maladies causées par des « provocations » ou des influences invisibles et nuisibles, ou « dön » en tibétain.
Le dön désigne généralement les maladies déclenchées par la
provocation d’esprits, mais il est admis qu’il puisse inclure des maladies liées
à des microbes invisibles.
Dans la vision tibétaine du monde, les maladies infectieuses sont donc considérées comme provenant principalement du dön.
Les esprits, étant les véritables propriétaires des forêts naturelles, des montagnes, des océans ainsi que des animaux sauvages et des écosystèmes qui s’y trouvent, enverraient des bactéries et des virus contagieux en représailles lorsque les êtres humains manquent de respect à la nature et aux animaux sauvages et se livrent à des activités destructrices et non durables (extraction de ressources, abattage des forêts, libération de poisons dans l’air et l’eau, pollution des écosystèmes…).
C’est pourquoi les Tibétains ont parfois recours à des pratiques rituelles destinées à apaiser et pacifier les véritables propriétaires de l’environnement naturel. »
La « tendrel », ou interdépendance, est au cœur de la vision du monde médical
tibétain.
Nous n’existons pas dans un environnement – nous faisons partie de l’environnement.
Dans le système cosmologique tibétain, notre monde est peuplé d’innombrables manifestations de la vie consciente.
Selon les Tibétains de nombreuses formes de vie sont très différentes des humains et des autres animaux, par exemple, elles peuvent prendre la forme de puissants êtres invisibles qui ont le pouvoir d’envahir le corps et de provoquer des maladies physiques et mentales.
Pour les Occidentaux ces « formes de vie » sont comprises comme étant les virus et les bactéries.
Certaines d’entre elles, totalement conscientes, peuvent ne pas être à base de carbone, et nous pouvons nous engager avec elles d’une manière que nous ne comprenons pas entièrement.
Les scientifiques sont constamment à la recherche d’indices de formes de vie extraterrestres non carbonées sur d’autres planètes, mais nous ne regardons pas dans notre propre cour.
Selon de nombreuses cultures traditionnelles, le monde naturel abrite plus que la flore et la faune – il abrite également un vaste réseau d’esprits élémentaires.
Ces esprits sont affectés par nos interactions avec l’environnement – ce qui signifie que la pollution, la déforestation et l’épuisement des ressources ont un impact sur eux.
La médecine traditionnelle tibétaine pense que des maladies se développent parmi ces classes d’esprits en raison d’un déséquilibre environnemental, qui est ensuite transmis aux humains, et parfois à d’autres animaux, qui s’infectent les uns les autres.
Ici, le concept sous-jacent est que les agents pathogènes infectieux proviennent d’une relation malsaine entre l’homme et le monde naturel, poussant ces « êtres invisibles » à envahir le corps et à provoquer divers types d’infections.
Que vous choisissiez ou non de projeter votre sensibilité sur ce processus, il est néanmoins clair pour tous que notre santé dépend de celle de l’environnement.
Cela étant dit, j’aimerais décomposer cette pandémie en causes et conditions étiologiques, symptômes, prévention et thérapies.
Les causes primaires
Pour la médecine tibétaine, les maladies infectieuses sont donc directement liées à l’abus de l’environnement.
Dans le cas du Covid-19, si nous cherchons une des origines possibles de l’épidémie au marché d’animaux sauvages de Wuhan, on constate qu’il est mal réglementé, que les gens font le commerce d’une grande variété d’animaux sauvages illégaux, dont beaucoup sont connus pour être porteurs de maladies.
Le SRAS, cousin pathogène du Covid-19, est également apparu en Chine à partir d’une sorte de chauve-souris, Rhinolophis sinicus.
Bien que nous rien ne prouve que le Covid-19 soit né de la chauve-souris, il est intéressant de noter, dans le contexte traditionnel tibétain, que la consommation de chauves-souris a été interdite dès le 8e siècle, à l’époque de Trisong Detsen, puisqu’elle était déjà identifiée comme source de maladie et de toxicité :
« Les chauves-souris (pa-wang) … parfois appelées oiseaux avec des dents,
sont similaires aux rats avec une peau et une fourrure grises et ne peuvent pas
sortir pendant la journée. Leur chair est toxique … » (7).
Et tandis que le commerce des animaux sauvages est très risqué du point de vue de la santé humaine, l’élevage animal dans son ensemble a été responsable d’un nombre massif de maladies épidémiques récentes.
Si nous voulons réellement éradiquer ces maladies, nous devons nous attaquer aux comportements permettant leur apparition.
Nous devons nous attaquer à l’élevage animal, à la destruction de l’environnement ainsi que l’accès à des aliments et de l’eau propres.
Nous l’avons vu, les infections contagieuses sont liées au dön, ou à des influences externes affligeantes.
Selon la tradition médicale tibétaine, la perturbation et la provocation de ces influences comprennent des activités qui ont un impact négatif sur notre écologie naturelle et énergétique.
Les activités suivantes sont considérées comme étant les principales causes de ces perturbations :
- Creuser la terre, en particulier dans un nyen-sa (endroit vulnérable), et
prendre ce qui se trouvait en-dessous pour le ramener à la surface. - Cultiver des prairies sauvages pour l’agriculture.
- Perturber et polluer les milieux aquatiques naturels.
- Convertir des terres sauvages en jardin ou en cour.
- Abattre des arbres.
- Miner la pierre pour l’extraction.
- Libérer des toxines dans l’atmosphère.
- Tuer les animaux.
- Commérage, propagation de rumeurs ou participation à des actions négatives.
- Les pratiquants spirituels ne respectant pas leurs engagements, ne cherchant qu’à gagner du pouvoir et à se vaincre les uns les autres.
- Perturbation du nyen-sa, surtout avec les actions ci-dessus.
Alors que de plus en plus d’écosystèmes naturels sont décimés par des activités humaines comme l’agriculture, la déforestation et le braconnage, il est difficile d’imaginer que des êtres liés à la nature sauvage puissent s’en sortir.
Rien qu’en Amazonie, la déforestation a atteint un rythme de 60 hectares par minute, la plupart du temps pour l’agriculture animale, et, dans le monde entier, des dizaines d’espèces animales sauvages sont exterminées chaque jour.
Aux États-Unis, plus de 40 % des terres sont consacrés à l’élevage, où les cultures et les pâturages ne servent qu’à l’alimentation d’animaux domestiqués pour la consommation humaine.
Les conséquences de nos actes sur la diversité et le bien-être des animaux devraient à elles seules susciter une profonde inquiétude, sans même envisager une communauté imaginaire d’êtres invisibles touchés par ce traumatisme.
Mais s’il existe effectivement des esprits élémentaires vivant parmi nous, ils sont presque certainement affectés négativement par nos habitudes destructrices.
Qu’ils existent ou non, l’effet observé d’une influence néfaste sur la santé humaine restera le même.
Il existe de célèbres histoires tibétaines relatant cette dynamique perverse, comme par exemple le Dzé, un grave trouble lymphatique généralement assimilé à la lèpre, présentant d’évidentes corrélations scientifiques.
Selon les tibétains, la lèpre était fondamentalement causée par des êtres invisibles vivant sous terre, qui envahissent les humains en provoquant une maladie contagieuse.
Il est intéressant de noter qu’aujourd’hui la science nous apprend que la lèpre est causée par Mycobacterium leprae, une bactérie qui vit sous le sol et qui se transmet mystérieusement entre les humains par des voies encore mal comprises (8).
Nous pouvons bien nous moquer de ces superstitions liées aux phénomènes scientifiques, toutefois il est important de se rappeler comment l’Homo sapiens traite et intègre les informations.
Nous sommes conteurs par nature, et nous sommes les mieux placés pour comprendre les systèmes les plus complexes par la dynamique narrative et inter-relationnelle.
Les civilisations humaines se sont développées grâce à notre capacité à parler les uns des autres, et non parce que nous avons appris à parler des animaux ou des caractéristiques physiques du monde qui nous entoure.
Ce sont nos structures sociales complexes qui font de nous ce que nous sommes, et si nous élargissons ces structures sociales pour inclure les forces naturelles, y compris les animaux, notre relation avec ces phénomènes s’adaptera naturellement.
Par le prisme de la Sowa Rigpa et de la médecine tibétaine, nous pouvons effectivement dire que la provocation de maladies infectieuses est liée au mal infligé à l’environnement naturel ainsi qu’aux diverses manifestations de la vie.
C’est de cette « cause » ultime que naissent des épidémies comme le Covid-19. »
Propos recueillis par Jean-Baptiste Loin
Je vous propose de découvrir la suite de cet article dès demain, avec au sommaire :
- les facteurs de conditionnement,
- la prévention,
- et les traitements proposés par la médecine traditionnelle tibétaine.
Sources et références scientifiques :
(1) Article original de Erik Jampa Andersson : https://www.shrimala.com/post/tibetan-medicine-and-covid-19
(2) 23 fois plus mortel que le virus de la grippe : https://www.nationalgeographic.com/science/2020/02/graphic-coronavirus-compares-flu-ebola-other-major-outbreaks/
(3) Étude italienne sur l’état des lieux de l’épidémie : https://www.repubblica.it/cronaca/2020/03/10/news/coronavirus_l_epidemia_in_italia_non_e_arrivata_dalla_cina-250882478/
(4) Étude chinoise sur les corrélations possibles en le SARS-2 et le sida : https://metro.co.uk/2020/03/06/coronavirus-like-combination-sars-aids-doctors-say-12359066/
(5) Symptômes du Covid-19 : https://www.nationalgeographic.com/science/2020/02/here-is-what-coronavirus-does-to-the-body/
(6) En Chine 85% des patients ont reçu des traitements traditionnels à base de plantes : https://www.scmp.com/news/china/society/article/3052763/coronavirus-80-cent-patients-china-benefiting-traditional
(7) Tulku Yeshi Rinpoché
(8) Origines de la lèpre : https://www.nature.com/articles/s41598-019-39746-6
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Comme en MTC Poumon-Gros intestin = le Métal.Très fort, très dur.
Sans oublier la 5G. selon une vidéo supprimée sur la médecine anthropomorphique à chaque changement de « charge » électromagnétique, il y des infections.Nous venons d’y passer en 5G pour la période d’urgence mais sans doute la 5G devait être installée en Chine??
portez vous bien.
Merci pour cet article. Ça me parle au fond de moi comme une connaissance déjà là ! A quand l’Homme va se reconnecter à cette connaissance pour enfin changer nos comportements ?? Gratitude à la vie de nous y amener à réfléchir !
MERCI
merci
Merci
Il n’y a pas que les agressions contre la nature qui sont à l’origine des crises que nous connaissons: Il y a le crime majeur que constitue l’extermination des enfants à naître. Et toutes les manipulations du vivant qui se pratiquent partout dans nos sociétés progressistes.
Si la nature se rebiffe contre nous, c’est que nous sommes leurs envahisseurs. Nous sommes déjà trop sur terre
Beau jour, et grand merci pour cet article. Étant conteuse de métier et par vocation, j’aimerais savoir si vous avez des liens permettant d’approcher le ou les Contes ou Mythes qui sont évoqués. Si c’est en tibetain je ne saurai ls lire, mais s’ils sont en anglais, oui. Merci d’avance, Sylvie
Bonjour Sylvie, vous pouvez contacter la conteuse Tenzin Wangmo qui vit en Suisse romande et qui a écrit au moins un recueil de contes tibétains à ma connaissance. Il y a aussi toutes les histoires de personnages tibétains ayant existé et qui sont autant des contes que des enseignements spirituels (rien de neuf.. ?) Bonne chance dans votre recherche, et peut-être au plaisir de votre retour. Virginie
merie
Merci pour vos informations éclairées et précises