Il est possible de cultiver du Ginseng en France.
De l’ombre, une terre légère et acide, un arrosage régulier et de la patience sont nécessaires pour voir grandir cette racine de longue vie, dont les vertus revigorantes étaient l’apanage des empereurs chinois des anciennes dynasties.
En plus du plaisir que l’on éprouve à élever une plante rare et fragile, tout jardinier peut maintenant bénéficier, dans son jardin ou même dans un pot, après soins et patience, des vertus thérapeutiques de cette plante mythique.
Parce qu’elle évoque une silhouette humaine, avec une tête, un tronc et deux sous-racines qui ressemblent à des jambes, les Chinois lui ont donné le nom de Ginseng, « racine-homme ».
Le Ginseng Panax C.A Mayer, son nom botanique, est originaire de Mandchourie et de Corée.
Sa culture intensive a commencé à la fin du XVIème siècle en Corée.
Les paysans ont cherché à reproduire les conditions naturelles de pousse de la plante.
Aujourd’hui, il est produit en Corée et en Chine.
Pendant ce temps la consommation française croît chaque année.
La France importait 20 tonnes de Ginseng asiatique en 1988, 105 tonnes en 1999, et pratiquement le double aujourd’hui, l’essentiel en provenance de Chine, où le prix au kilo est nettement plus bas que celui du Ginseng coréen, réputé de meilleure qualité.
On le trouve en pharmacie et magasins bio, herboristeries, magasins asiatiques, et sur Internet sous forme de :
→ Ginseng blanc, en racine généralement plus jeune
→ ou de Ginseng rouge, une racine de 5-6 ans enduite au séchage d’un sirop sucré, dont la qualité est contrôlée, en Corée, par des organismes d’Etat.
Des propriétés stimulantes
La racine de Ginseng est réputée stimulante et aphrodisiaque.
Elle ne traite pas une maladie précise, mais stimule la résistance de l’organisme aux agressions du milieu.
Son efficacité contre le stress, les effets de l’âge ou pour retrouver de la vigueur est reconnue depuis des siècles et le secret de ses nombreuses vertus s’est transmis en Corée et en Chine de génération en génération.
Aujourd’hui le Panax Ginseng asiatique, souvent mis en vitrine en pharmacie et intégré dans de nombreux produits de « remise en forme » et de beauté, est l’objet de recherches médicales et pharmaceutiques intensives.
On a identifié une vingtaine de substances spécifiques « expliquant » les vertus bienfaisantes du Ginseng sur :
→ le métabolisme,
→ le système cérébral,
→ la synthèse des protéines,
→ les troubles de la tension artérielle,
→ la fatigue,
→ le diabète,
→ et l’asthénie sexuelle.
Mais, comme pour toutes les plantes médicinales, c’est la synergie de l’ensemble de ses composants qui lui donne son efficacité.
Outre les saponides, appelés ginsénosides, principales substances actives du Ginseng, il est riche en :
→ sels minéraux,
→ enzymes,
→ vitamines B1 et B2.
Un vrai cocktail d’énergie Yang, ce pourquoi il est reconnu en médecine chinoise.
Sa consommation en cure de 2 à 4 semaines, sous forme de poudre de racine ou en infusion à raison de 1 à 3 grammes par jour, est absolument sans danger pour l’organisme.
Seuls des surdosages ou des utilisations trop prolongées peuvent provoquer des insomnies, de la nervosité ou de l’hypertonie.
Le Panax Quinquifolium L., originaire de la région des Grands Lacs, en Amérique du Nord, a quant à lui des propriétés plus spécifiques.
La production industrielle
Il y a quelques décennies, des agriculteurs français ont mis en place, avec l’aide d’experts canadiens, une culture industrielle d’environ 10 à 15 ha de Panax quinquifolium L., le « Ginseng nord-américain ».
Comme les productions nord-américaines, il a été écoulé sur le marché international, à Hong-Kong, place tournante du marché mondial du Ginseng, car il n’est pas inscrit à la pharmacopée officielle et l’industrie pharmaceutique européenne ne l’utilise pas.
La croissance très lente du Ginseng, les soins minutieux qu’il demande, les sols épuisés qu’il engendre pendant plusieurs années, vidés de leurs substances nutritives et minérales, expliquent à eux seuls les raisons d’un prix si élevé en Europe.
D’où une tendance marquée à l’utilisation de sous-produits, radicelles ou racines de jeunes plants, moins chères que des racines matures de 5 à 7 ans.
En outre, en février 1996, le magazine 60 Millions de Consommateurs, après analyse de 18 préparations commerciales de toutes provenances, a constaté des dosages farfelus et surtout des excès de pesticides.
Raison de plus pour le cultiver dans son jardin !
En France, très peu de personnes cultivent du Ginseng asiatique à partir de plants d’un an.
La culture en bacs est préférable
Le Ginseng a besoin d’un climat tempéré, avec quatre saisons distinctes et des écarts de température modérés.
En France, les plants n’ont jamais été perturbés par les climats locaux.
On repique les plants de 1 an en Février-Mars.
La jeune plante lève avec les réchauffements de Mars-Avril.
C’est une plante de sous-bois, et l’ombre permanente est un facteur essentiel de réussite.
Une exposition directe d’une heure par jour suffit à faire blanchir les feuilles et perturber le fonctionnement de la plante jusqu’à son dessèchement complet et prématuré.
Si la culture se fait en pots ou en bacs, ils seront disposés à l’ombre d’arbres, de haies ou de murs et si possible, exposés au Nord.
Pour une culture en pleine terre, il faut ombrer les plantations avec des claies et des pailles ou des filets corbières, et chasser soigneusement le moindre rayon de lumière directe.
Il faut rechercher ou obtenir une terre légère, sans cailloux, plutôt acide (pH de 5,5 à 6,5) et bien drainée.
La racine grossira volontiers dans un sol sableux et humifère, alors qu’elle végétera dans un sol argileux et battant.
Comme toute plante de sous-bois, le Ginseng apprécie un milieu frais, humide, mais sans excès.
Il faut donc l’arroser régulièrement mais en petite quantité.
Attention aux maladies, la plante est sensible au rhizoctone de la pomme de terre, au phytophtora, et aux champignons de sol responsables de pourriture ou de fonte des semis.
Aussi, pour débuter prudemment, mieux vaut la planter dans des bacs remplis de terre de bruyère, les paramètres culturaux, maladies, ombre, limaces et arrosage sont ainsi mieux maîtrisés.
Une plante de moins de 3 ans a besoin d’un espace de 20 x 20 cm sur 30 cm de profondeur.
Une plante adulte exige 30 x 30 cm sur 40 cm de profondeur.
Une végétation lente
La plante ne développe pas une végétation abondante : une feuille la première année, une ou deux feuilles la deuxième année, puis une feuille supplémentaire par an.
Chaque automne, le Ginseng perd ses feuilles et tiges, il entre en repos végétatif.
On rentre les pots ou on les protège du gel avec de la paille et une bâche, selon les climats, bien que la racine ne soit pas sensible au froid.
Au printemps, cette plante vivace reprend son développement végétatif à partir d’un bourgeon apical sur la partie souterraine de la plante.
Elle est fragile au vent, lors de son installation sur site, prévoyez des coupe-vent.
Des graines de Ginseng et des plants d’un an prêts à être repiqués étaient encore il y a peu disponibles, en quantité limitée, auprès du Conservatoire national des plantes médicinales et aromatiques, Route de Nemours, 91490 Milly La Forêt.
Les racines du Ciel
Si de tous temps les hommes ont recherché le remède universel, les Chinois estiment l’avoir découvert depuis plus de 3000 ans.
Linné, « le père de la botanique », l’a confirmé en qualifiant le Ginseng de Panax, nom latin de panacée.
Les premiers écrits retrouvés sur les effets miraculeux du Ginseng datent du premier siècle après J.C. où on n’utilisait alors que des racines sauvages, qui valaient plus cher que l’or !
Il était donc réservé aux empereurs ainsi qu’aux grands dignitaires.
En 1274 Marco Polo, qui effectue son grand voyage en Chine, mentionne bien évidemment le Ginseng dans son Livre des Merveilles.
Ce qui n’empêchait pas les médecins hollandais d’utiliser le Ginseng avec une précaution :
L’interdisant « aux jeunes gens et aux personnes de constitution chaude car il allume le sang ».
Depuis sa réputation tenace d’aphrodisiaque est restée entière.
En France, la consommation de Ginseng aurait été lancée par Louis XIV qui séduit par les effets des racines offertes par le Roi de Siam en 1713, ne pouvait plus s’en passer.
Mais sa réputation est aussi liée à l’aspect anthropomorphe de sa racine, son étrange resemblance avec un corps humain la destinait, par analogie, à concourir au bien-être de l’homme.
La première description complète du Ginseng asiatique établie par un missionnaire jésuite français, le Père Jartoux, date de 1711.
En 1818, le Ginseng d’origine asiatique est inscrit à la pharmacopée française, mais il n’est vraiment utilisé en thérapeutique médicale que depuis quelques décennies.
En 1843, Carl Anton Meyer identifie précisément la plante et lui donne son nom botanique complet, Panax Ginseng C.A. Meyer, qui la distingue de l’espèce canadienne, découverte en 1715 par le Père Lafitau, autre jésuite français, Panax Quinquifolium L., qui porte l’appellation « Ginseng » et n’est pas inscrite à la pharmacopée française.
La consommation de Ginseng augmente régulièrement en France, mais peu de personnes savent qu’il est possible de produire cette plante et de la consommer en direct de son jardin à moindre coût et dans des conditions de culture saines.
Pourtant sa culture est à la portée de tous, même si l’on ne dispose pas d’un terrain.
Jean-Baptiste Loin
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MERCI pour vos articles toujours trés intéressants, bien documentés et bien rédigés. Bonne continuation
Salutations
Merci beaucoup !
Merci très intéressant.
MERCI
Merci pour toutes ces informations sur le ginseng, j’en consomme chaque jour dans mon jus de légumes et fruits.
A bientôt !!!
Information reçue et encore une fois merci !
merci de m’offrir cette bonne occasion
pourriez vous communiquer 1 adresse ou je puisse commander quelques graines pour essayer
Je commande mes graines chaque année à cette adresse http://ginseng.blanvillain.pagesperso-orange.fr/contact.html