La vitamine B6 sous toutes ses formes

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Une des vitamines qui font le plus cruellement défaut à l’homme moderne, la pyridoxine, ou B6, est à présent disponible en compléments nutritionnels sous deux formes différentes.

Les vitamines du groupe B, que l’on considère avant tout comme des neuro-vitamines, ne se trouvent pas en suffisance dans l’alimentation occidentale.

Il est donc utile de prévoir une complémentation.

Celle-ci pourra être spécifique et ne concerner qu’une vitamine, comme la B6, ou globale et faire appel à un complexe B, contenant toutes, ou presque toutes, les vitamines du groupe B.

Ce qu’il est important de savoir, c’est que, dans un complexe, certains effets spécifiques d’une vitamine particulière pourront être masqués par certains effets des autres, mais que, d’autre part, les vitamines du groupe B ont une action plus profonde lorsqu’elles sont prises ensemble.

Donc, si, par exemple, on veut dormir, prenons de la B6 avec du zinc et du magnésium, et non un complexe dans lequel la B6 est mélangée à la B2 et la B3 qui, elles, ont un effet énergétique.

Mais si l’on veut, au contraire, soutenir un effort intellectuel, pourquoi ne pas associer B6, B2 et B5 qui seront alors synergiques pour assurer une énergie calme ?

 

La pyridoxine

La vitamine B6 existe sous trois formes, la plus connue et utilisée restant naturellement la pyridoxine, et les autres le pyridoxal et la pyridoxamine.

La pyridoxine, est une des vitamines dont l’occidental ressent le plus cruellement la carence, notamment à travers tous les désordres du système nerveux et les problèmes psychologiques qui en résultent, et plus particulièrement encore les troubles du sommeil.

Plus concrètement, elle est le précurseur du pyridoxal phosphate, coenzyme indispensable au métabolisme des protéines.

De plus, elle participe à la transformation du tryptophane en vitamine B3, et au métabolisme des lipides.

Au plan des indications :

  → elle prévient les accidents cardiaques chez les personnes ayant subi une angioplastie en combinaison avec les vitamines B9 et B12,

   elle réduit les nausées de grossesse,

   elle diminue les risques de maladies cardiovasculaires,

   elle soulage les symptômes du syndrome prémenstruel,

   elle traite l’asthme,

   elle améliore l’autisme en combinaison avec du magnésium,

   elle réduit la neuropathie diabétique,

   elle restreint le syndrome du canal carpien,

   elle favorise la production de l’insuline et de l’adrénaline,

   elle stimule la création des globules blancs,

   elle stimule la fonctionnalité du système immunitaire avec une production proportionnée des cellules T et des anticorps, indispensables pour combattre les maladies,

   elle sauvegarde les vaisseaux sanguins,

   elle améliore la fonctionnalité cérébrale,

   elle retarde le vieillissement de la mémoire,

   elle améliore les problèmes de la peau,

   elle élimine les taches blanches sur les ongles,

   elle aide à se souvenir de ses rêves,

   elle renforce le système nerveux.amandes vitamine B6

On la trouve dans l’ananas, la banane, le citron, la mandarine, la mangue,
le melon, l’orange et le raisin, mais surtout dans la levure de bière, les amandes, le soja et la viande.

Toutefois ces quantités alimentaires sont certainement insuffisantes pour passer le seuil de l’effet thérapeutique ou même préventif.

On la consommera donc sous forme de compléments nutritionnels, en cures régulières, à la dose de 50 à 250 mg/j.

Attention toutefois car, bien que les excès s’éliminent dans les urines, il n’est pas impossible que de fortes surdoses de pyridoxine, prolongées pendant des années, finissent par être toxiques.

En réalité, la vitamine B6 a fait l’objet de nombreuses études dont les conclusions ne concordent pas beaucoup.

Certains médecins disent en effet avoir observé des symptômes de neuropathie périphérique sensorielle chez des femmes ayant consommé 50mg de pyridoxine par jour pendant des périodes de 6 à 60 mois.

Alors que d’autres auteurs déclarent n’avoir rien observé de semblable, même sur des sujets ayant consommé des doses de 800mg/j pendant 17 mois.

Il est un fait que, dans ces observations, le facteur subjectif n’a pas été isolé, et, qu’en l’absence d’expérimentations scientifiques, on ne peut se prononcer définitivement sur la toxicité de la pyridoxine.

Quoi qu’il en soit, mieux vaut sans doute ne pas dépasser des doses raisonnables sur des périodes n’excédant pas deux ans.

 

La pyridoxaminepyridoxamine vitamine B6

Récemment arrivée sur le marché, la pyridoxamine est une forme naturelle de la vitamine B6, mais aux indications relativement différentes de celles de la pyridoxine puisqu’on la présente avant tout comme une puissante inhibitrice de la glycation, c’est-à-dire des liaisons croisées entre les glucides et les protides, les AGE, provoquant la fameuse « caramélisation » des cellules.

De nombreuses études ont en effet montré que la pyridoxamine inhibe efficacement la formation des produits terminaux de la glycation avancée et qu’elle permet de retarder ou d’empêcher le développement de certaines complications du diabète.

Ces études montrent donc :

   qu’elle inhibe la formation des AGE et qu’elle s’oppose par cette voie au développement des complications du diabète et de l’hyperlipidémie ;

   qu’elle réduit le stress oxydant en inhibant les espèces d’oxygène réactives ;

   qu’elle limite l’augmentation des modifications chimiques des protéines tissulaires ainsi que des pathologies associées à ces modifications, comme le diabète et l’athérosclérose ;

   qu’elle inhibe, sur des modèles non diabétiques, la formation des AGE et l’hyperlipidémie, et apporte une protection contre les pathologies rénales et vasculaires ;

   qu’elle ralentit la progression de l’insuffisance rénale ;

   qu’elle protège la rétine diabétique de différentes modifications pathologiques et devrait donc être utile dans le traitement de la rétinopathie diabétique ;

   qu’elle restaure le fonctionnement des cellules bêta, responsables de la production d’insuline ;

   qu’elle neutralise les toxiques issus de la dégradation du glucose et des lipides, éléments très importants dans la progression de la maladie d’Alzheimer…

La pyridoxamine semble donc capable de limiter les lésions sur les protéines créées par des réactions de glycoxydation et de lipoxydation, et pourrait être bénéfique dans le traitement de maladies impliquant hyperlipidémie et/ou stress oxydant.

Bref, les multiples activités et propriétés de la pyridoxamine en font une candidate prometteuse pour le traitement des complications du diabète et des maladies dégénératives liées au vieillissement dans lesquelles des réactions d’oxydation et des composés carbonyle sont impliqués.

 Jean-Baptiste Loin 

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